Actualités de l'Urgence - APM

16/09 2019
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URGENCES, RETRAITES...: AGNÈS BUZYN S'EMPLOIE À RASSURER LES MÉDECINS DE LA CSMF

(Par Véronique HUNSINGER, aux universités d'été de la CSMF)

ANTIBES (Alpes-Maritimes), 16 septembre 2019 (APMnews) - La ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a tenté de répondre samedi aux inquiétudes exprimées par les médecins libéraux, notamment sur le plan urgences et la réforme des retraites, lors d'un dialogue par visio-conférence avec les participants aux universités d'été de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).

Contrairement à l'année précédente (cf dépêche du 14/09/2018 à 19:24), Agnès Buzyn n'a pu faire le déplacement à Antibes pour les 25e universités d'été de la CSMF, qui se sont tenues de vendredi à dimanche, en raison des contraintes d'agenda liées aux débats parlementaire en commission spéciale sur le projet de loi de révision des lois de bioéthique.

En préambule de cet échange, le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, a présenté à la ministre les points d'inquiétude du syndicat sur les dossiers d'actualité, en particulier le "pacte de refondation des urgences" (cf dépêche du 11/09/2019 à 18:49). "Le plan global que vous avez présenté a le mérite de reconnaître le rôle de tous les acteurs dont les libéraux mais le service d'accès aux soins (SAS) nous interroge car nous redoutons qu'il soit centré sur le centre 15 et le Samu", a-t-il déclaré.

La CSMF plaide pour un numéro dédié à la permanence de soins ambulatoire, rappelle-t-on (cf dépêche du 01/03/2018 à 13:56).

"La crise des urgences a montré qu’il était nécessaire de mettre tous les acteurs autour de la table", a répondu Agnès Buzyn. "Le pacte que j’ai présenté nécessite l’implication de tous. La création du SAS est trop importante pour qu’il soit résumé à une simple question du numéro de téléphone".

Lors d'une table ronde, samedi après-midi, le député Thomas Mesnier (LREM, Charente) chargé d'une mission sur les urgences dont les conclusions ont servi de base au pacte de refondation des urgences (cf dépêche du 09/09/2019 à 20:11) est allé un peu plus loin. "Est-ce que le SAS mettra à disposition un ou plusieurs numéros d'appel ? Aujourd'hui rien n’est figé", a-t-il souligné. "Je défends depuis longtemps une plateforme unique co-gérée par les hospitaliers et les libéraux, à nous de la définir ensemble".

Interrogée par la CSMF, sur une éventuelle modification des horaires de la permanence de soins ambulatoires (PDSA) aux soirs dès 19 heures et le samedi matin, la ministre a répondu "qu'elle n'était pas opposée par principe à une évolution".

Elle a cependant indiqué qu'il était d'abord nécessaire que les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) puissent se mettre en place. "Une fois que les CPTS seront structurées, nous travaillerons tous ensemble sur l’évolution de leurs missions et dans ce cadre-là nous pourrons travailler sur la permanence des soins" a-t-elle fait valoir. "Pour moi, la crise des urgences repose beaucoup sur les difficultés des patients à accéder à des soins non programmés".

Agnès Buzyn s'est également déclarée ouverte à une évolution de la définition des CPTS. "Une CPTS ne doit pas être une brique uniforme", a-t-elle expliqué. "Il pourra y avoir des missions connexes. Je suis favorable à ce que des projets un peu différents puissent émerger sur les territoires car l'offre de soins est tellement variable d'un territoire à l'autre".

Interrogée par la salle sur la place des spécialistes, elle a également rappelé qu'il a été "formalisé que les CPTS doivent permettre l'accès aux soins spécialisés".

L'observatoire de la démographie médicale saisi

Brigitte Virey, présidente du Syndicat national des pédiatres français, a tiré la sonnette d'alarme sur le manque d'attractivité de cette spécialité. "J'assiste avec une grande tristesse au manque d'attractivité de la pédiatrie", a répondu la ministre. "J'ai saisi l'observatoire de la démographie pour avoir un état des lieux et je suis prête à travailler sur les besoins de soins spécialisés en pédiatrie en partage avec les soins des médecins généralistes".

Sur la question plus générale de la revalorisation des médecins libéraux, Agnès Buzyn a botté en touche. "Certains voudraient aborder des questions de rémunération, il n'y a pas de tabou, mais cette revalorisation doit prendre en compte la qualité et la pertinence des soins", s'est-elle bornée à répondre.

Interrogée également sur le problème des rendez-vous médicaux non honorés, la ministre s'est montrée compréhensive. "C'est une maltraitance pour les professionnels de santé quand on sait à quel point les agendas sont chargés", a-t-elle déclaré. "Certains voudraient des solutions punitives, je n'y suis pas prête" a-t-elle néanmoins ajouté, promettant une "campagne d'information".

Retraites: saisir le problème "dans le bon ordre"

Enfin, la CSMF a rappelé ses fortes inquiétudes sur la réforme des retraites. " Nous n’accepterons pas que les réserves de la caisse des médecins libéraux qui s’élèvent à 7 milliards d’euros servent à d’autres régimes", a mis en garde Jean-Paul Ortiz.

"Il faut prendre le problème dans le bon ordre", a répondu la ministre. "Nous travaillons pour un régime universel qui soit plus juste. Je pense, par exemple, aujourd'hui au cas fréquent des médecins qui ont exercé une partie de leur carrière en libéral et une autre en salariat et qui cotisent dans plusieurs caisses ce qui aboutit à des pensions différentes".

Elle a également fait valoir que le taux de rendement des cotisations retraites des médecins "est très proche du taux de rendement cible" prévu par la réforme.

vh/san/APMnews

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URGENCES, RETRAITES...: AGNÈS BUZYN S'EMPLOIE À RASSURER LES MÉDECINS DE LA CSMF

(Par Véronique HUNSINGER, aux universités d'été de la CSMF)

ANTIBES (Alpes-Maritimes), 16 septembre 2019 (APMnews) - La ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a tenté de répondre samedi aux inquiétudes exprimées par les médecins libéraux, notamment sur le plan urgences et la réforme des retraites, lors d'un dialogue par visio-conférence avec les participants aux universités d'été de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).

Contrairement à l'année précédente (cf dépêche du 14/09/2018 à 19:24), Agnès Buzyn n'a pu faire le déplacement à Antibes pour les 25e universités d'été de la CSMF, qui se sont tenues de vendredi à dimanche, en raison des contraintes d'agenda liées aux débats parlementaire en commission spéciale sur le projet de loi de révision des lois de bioéthique.

En préambule de cet échange, le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, a présenté à la ministre les points d'inquiétude du syndicat sur les dossiers d'actualité, en particulier le "pacte de refondation des urgences" (cf dépêche du 11/09/2019 à 18:49). "Le plan global que vous avez présenté a le mérite de reconnaître le rôle de tous les acteurs dont les libéraux mais le service d'accès aux soins (SAS) nous interroge car nous redoutons qu'il soit centré sur le centre 15 et le Samu", a-t-il déclaré.

La CSMF plaide pour un numéro dédié à la permanence de soins ambulatoire, rappelle-t-on (cf dépêche du 01/03/2018 à 13:56).

"La crise des urgences a montré qu’il était nécessaire de mettre tous les acteurs autour de la table", a répondu Agnès Buzyn. "Le pacte que j’ai présenté nécessite l’implication de tous. La création du SAS est trop importante pour qu’il soit résumé à une simple question du numéro de téléphone".

Lors d'une table ronde, samedi après-midi, le député Thomas Mesnier (LREM, Charente) chargé d'une mission sur les urgences dont les conclusions ont servi de base au pacte de refondation des urgences (cf dépêche du 09/09/2019 à 20:11) est allé un peu plus loin. "Est-ce que le SAS mettra à disposition un ou plusieurs numéros d'appel ? Aujourd'hui rien n’est figé", a-t-il souligné. "Je défends depuis longtemps une plateforme unique co-gérée par les hospitaliers et les libéraux, à nous de la définir ensemble".

Interrogée par la CSMF, sur une éventuelle modification des horaires de la permanence de soins ambulatoires (PDSA) aux soirs dès 19 heures et le samedi matin, la ministre a répondu "qu'elle n'était pas opposée par principe à une évolution".

Elle a cependant indiqué qu'il était d'abord nécessaire que les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) puissent se mettre en place. "Une fois que les CPTS seront structurées, nous travaillerons tous ensemble sur l’évolution de leurs missions et dans ce cadre-là nous pourrons travailler sur la permanence des soins" a-t-elle fait valoir. "Pour moi, la crise des urgences repose beaucoup sur les difficultés des patients à accéder à des soins non programmés".

Agnès Buzyn s'est également déclarée ouverte à une évolution de la définition des CPTS. "Une CPTS ne doit pas être une brique uniforme", a-t-elle expliqué. "Il pourra y avoir des missions connexes. Je suis favorable à ce que des projets un peu différents puissent émerger sur les territoires car l'offre de soins est tellement variable d'un territoire à l'autre".

Interrogée par la salle sur la place des spécialistes, elle a également rappelé qu'il a été "formalisé que les CPTS doivent permettre l'accès aux soins spécialisés".

L'observatoire de la démographie médicale saisi

Brigitte Virey, présidente du Syndicat national des pédiatres français, a tiré la sonnette d'alarme sur le manque d'attractivité de cette spécialité. "J'assiste avec une grande tristesse au manque d'attractivité de la pédiatrie", a répondu la ministre. "J'ai saisi l'observatoire de la démographie pour avoir un état des lieux et je suis prête à travailler sur les besoins de soins spécialisés en pédiatrie en partage avec les soins des médecins généralistes".

Sur la question plus générale de la revalorisation des médecins libéraux, Agnès Buzyn a botté en touche. "Certains voudraient aborder des questions de rémunération, il n'y a pas de tabou, mais cette revalorisation doit prendre en compte la qualité et la pertinence des soins", s'est-elle bornée à répondre.

Interrogée également sur le problème des rendez-vous médicaux non honorés, la ministre s'est montrée compréhensive. "C'est une maltraitance pour les professionnels de santé quand on sait à quel point les agendas sont chargés", a-t-elle déclaré. "Certains voudraient des solutions punitives, je n'y suis pas prête" a-t-elle néanmoins ajouté, promettant une "campagne d'information".

Retraites: saisir le problème "dans le bon ordre"

Enfin, la CSMF a rappelé ses fortes inquiétudes sur la réforme des retraites. " Nous n’accepterons pas que les réserves de la caisse des médecins libéraux qui s’élèvent à 7 milliards d’euros servent à d’autres régimes", a mis en garde Jean-Paul Ortiz.

"Il faut prendre le problème dans le bon ordre", a répondu la ministre. "Nous travaillons pour un régime universel qui soit plus juste. Je pense, par exemple, aujourd'hui au cas fréquent des médecins qui ont exercé une partie de leur carrière en libéral et une autre en salariat et qui cotisent dans plusieurs caisses ce qui aboutit à des pensions différentes".

Elle a également fait valoir que le taux de rendement des cotisations retraites des médecins "est très proche du taux de rendement cible" prévu par la réforme.

vh/san/APMnews

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