Actualités de l'Urgence - APM

URGENCES: S'APPUYER SUR LES "EXPÉRIENCES POSITIVES" POUR "DONNER CONFIANCE AUX PROFESSIONNELS" (DG ARS BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ)
DIJON, 16 septembre 2019 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté veut valoriser les "expériences positives" engagées sur son territoire pour réorganiser l'offre de soins non programmés afin de "donner confiance aux professionnels" dans le cadre du plan de "refondations des urgences", a-t-on appris lundi lors d'un entretien avec son directeur général, Pierre Pribile.
"C'est quelque chose qui nous avait sauté aux yeux dans la préparation du projet régional de santé" (PRS), a rappelé Pierre Pribile, au sujet des annonces de la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, sur son plan de "refondations des urgences" (cf dépêche du 09/09/2019 à 17:13).
Le directeur général a rappelé que sa région connaissait de "très grosses difficultés à mobiliser des ressources humaines médicales suffisantes, ce qui génère des problématiques en cascades". "Ce qu'on avait voulu, c'était ouvrir toutes les voies possibles pour répondre à cette problématique en termes d'organisation des soins, de gradation des soins entre les services, de travail sur l'amont et sur l'aval."
Dans un dossier de presse diffusé mardi (cf dépêche du 11/09/2019 à 18:02), l'ARS faisait état d'un besoin de médecins urgentistes "estimé à 150 postes de praticiens hospitaliers", pour près de 900.000 passages chaque année dans les services d'urgence de la région.
"Ce qui est intéressant aujourd'hui avec le plan de refondation des urgences, c'est que le ministère met des moyens importants financièrement, mais au-delà, juridiquement", a souligné Pierre Pribile.
"Ce n’est pas juste une question d’argent mais aussi d’organisation et donc aussi de levier juridique", a-t-il appuyé en prenant l'exemple du maintien d'une ligne de garde aux urgences de Tonnerre (Yonne) et Clamecy (Nièvre) rendu possible grâce à la parution d'un décret autorisant une astreinte médicale en cas de faible activité de la structure des urgences et du Smur (cf dépêche du 01/06/2018 à 11:32).
"Sur un grand nombre de sujets du pacte de refondation des urgences, on a ici et là des expériences positives qui ont été conduites" par les équipes "et qui montrent que c'est possible", a-t-il poursuivi, "ce qu'on a voulu, c'est donner confiance aux professionnels en leur montrant ce qui avait pu se mettre en place, qu’on n'est pas dans la théorie, et il s'agit maintenant de les généraliser".
Concernant l'organisation de l'aval, Pierre Pribile a notamment cité le cas d'une "vingtaine de généralistes volontaires" qui se sont associés à l'Hôpital Nord Franche-Comté (HNFC) et au Samu-Centre 15 de Besançon pour prendre en charge une partie de soins non programmés en semaine et le samedi matin sur les territoires de Belfort et Montbéliard.
"C'est une initiative qui émane des médecins généralistes eux-mêmes, qui ont constaté les difficulté de l'établissements alors que le service d’urgence de Belfort-Montbéliard est plus gros services d'urgence de la région". Il a connu 110.000 passages en 2018, note-t-on (cf dépêche du 22/01/2019 à 13:24).
Ces généralistes "se sont organisés pour sanctuariser dans leurs agendas des créneaux de consultations non programmées, pour que des patients puissent être réorientés depuis l'hôpital ou lorsqu'ils appellent le 15".
Pour le directeur de l'agence, ce système représente les "prémices d'une organisation complètement interfacée" et donc du "service d'accès aux soins" (SAS) annoncé par la ministre pour l'été 2020 (cf dépêche du 09/09/2019 à 20:11).
"Cette organisation-là a vocation à se renforcer dans le cadre des CPTS [communautés professionnelles territoriales de santé]", a ajouté Pierre Pribile.
Il a également souligné l'amélioration de l'aval des urgences auquel est parvenu l'hôpital depuis la mise en place d'une cellule d'ordonnancement en 2019 (cf dépêche du 22/01/2019 à 13:24).
Cette cellule "a déjà eu des effets impressionnants en termes de lissage du transport sanitaire, notamment en ce qui concerne les sorties d'hospitalisation, pour libérer les lits le plus vite possible pour les patients sortants dans la journée, tout en ne provoquant pas de congestion des moyens de transport à la sortie de l'hôpital".
"L'ensemble des transporteurs, et en particulier les pompiers, ont constaté un fort lissage et donc une baisse de carence ambulancière sur ce secteur-là", a rapporté Pierre Pribile.
"Accompagner tous les projets de type maison médicale de garde"
Le directeur général de l'ARS a mis en exergue la complémentarité trouvée à Lons-le-Saunier entre l'offre hospitalière et libérale depuis l'ouverture d'une maison médicale de garde (MMG) au sein des urgences de l'hôpital en 2014.
"Elle absorbe une grosse partie de l'activité des urgences", s'est-il félicité. En 2018, la MMG a enregistré près de 6.000 passages, soit 15% des 42.000 passages aux urgences hospitalières (cf dépêche du 20/03/2019 à 12:56).
La Bourgogne-Franche-Comté compte 10 MMG, dont 3 sont localisées au sein d'un service d'urgence avec un accueil mutualisé (Lons-le-Saunier, Chalon-sur-Saône, Decize) et 4 se situent à proximité d'un service d'urgence, voire dans l’enceinte du centre hospitalier (Dijon, Beaune, Nevers, Mâcon).
"Nous sommes prêts à accompagner tous les projets de type maison médicale de garde", a assuré le directeur de l'ARS, alors que deux projets sont sur le point d'aboutir à Dole (Jura) et Vesoul.
Étendre la régulation libérale
L'ARS va s'attacher à développer la participation de médecins libéraux à la régulation dans les centres 15, en s'inspirant des modèles existants.
"En Saône-et-Loire, des médecins libéraux participent depuis près de 2 ans à la régulation médicale du centre 15, 24 heures sur 24. Cette participation est également effective la nuit et tout le week-end aux centres 15 de Dijon, pour la Côte-d'Or et la Nièvre, et de Besançon, pour l'ensemble de la Franche-Comté", a décrit Pierre Pribile. "C'est la perspective du fameux [SAS] annoncé par la ministre."
"Il faut à la fois qu'on propose des solutions au patient, mais il faut également réserver les créneaux de soins non programmés libérés à des situations qui le méritent, donc il y a une nécessité de régulation libérale", a-t-il expliqué en soulignant que la régulation médicale devait s'étendre "au-delà des heure de PDSA" [permanence des soins ambulatoires, de 20h à 8h).
"Dans un grand nombre de cas, la régulation joue son rôle puisque le simple conseil médical porté par le médecin peut éviter un passage aux urgences, voire une consultation médicale", a-t-il ajouté. "Le médecin régulateur va s'efforcer de trouver des solutions au cas par cas."
Un effort financier conséquent pour la rénovation des services d'urgence
"Les services d’urgences de la région ont bénéficié à hauteur de plus de 1,5 million d'euros de l'aide exceptionnelle de 15 millions d'euros allouée cet été à l'échelle nationale pour surmonter les tensions saisonnières", signale l'agence dans son dossier de presse.
Six projets de travaux de sécurisation, de rénovation et restructuration des établissements représentant un montant global de 23 M€ sont déjà engagés en Bourgogne-Franche-Comté:
- le CH de Mâcon (près de 20 M€)
- l'Hôtel-Dieu du Creusot (1,8 M€)
- le CHU de Besançon (800.000 €)
- le CHI de Haute-Comté à Pontarlier (500.000 €).
L'ARS a indiqué à APMnews qu'une "quinzaine de nouveaux projets représentant plus de 12 millions d’euros" avaient également été identifiés:
- les CH de Haute Côte-d'Or, de Semur-en-Auxois, le CHU de Dijon et les Hospices civils de Beaune en Côte-d'Or
- le CH de Clamecy dans la Nièvre
- le GH 70 (Vesoul) et le CH de Gray en Haute-Saône
- les CH d’Autun, Montceau-les-Mines, Paray-le-Monial et Mâcon en Saône-et-Loire
- les CH d'Avallon, d'Auxerre et de Joigny dans l'Yonne
- l'Hôpital Nord Franche-Comté (HNFC) dans le territoire de Belfort.
gl/nc/APMnews
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URGENCES: S'APPUYER SUR LES "EXPÉRIENCES POSITIVES" POUR "DONNER CONFIANCE AUX PROFESSIONNELS" (DG ARS BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ)
DIJON, 16 septembre 2019 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté veut valoriser les "expériences positives" engagées sur son territoire pour réorganiser l'offre de soins non programmés afin de "donner confiance aux professionnels" dans le cadre du plan de "refondations des urgences", a-t-on appris lundi lors d'un entretien avec son directeur général, Pierre Pribile.
"C'est quelque chose qui nous avait sauté aux yeux dans la préparation du projet régional de santé" (PRS), a rappelé Pierre Pribile, au sujet des annonces de la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, sur son plan de "refondations des urgences" (cf dépêche du 09/09/2019 à 17:13).
Le directeur général a rappelé que sa région connaissait de "très grosses difficultés à mobiliser des ressources humaines médicales suffisantes, ce qui génère des problématiques en cascades". "Ce qu'on avait voulu, c'était ouvrir toutes les voies possibles pour répondre à cette problématique en termes d'organisation des soins, de gradation des soins entre les services, de travail sur l'amont et sur l'aval."
Dans un dossier de presse diffusé mardi (cf dépêche du 11/09/2019 à 18:02), l'ARS faisait état d'un besoin de médecins urgentistes "estimé à 150 postes de praticiens hospitaliers", pour près de 900.000 passages chaque année dans les services d'urgence de la région.
"Ce qui est intéressant aujourd'hui avec le plan de refondation des urgences, c'est que le ministère met des moyens importants financièrement, mais au-delà, juridiquement", a souligné Pierre Pribile.
"Ce n’est pas juste une question d’argent mais aussi d’organisation et donc aussi de levier juridique", a-t-il appuyé en prenant l'exemple du maintien d'une ligne de garde aux urgences de Tonnerre (Yonne) et Clamecy (Nièvre) rendu possible grâce à la parution d'un décret autorisant une astreinte médicale en cas de faible activité de la structure des urgences et du Smur (cf dépêche du 01/06/2018 à 11:32).
"Sur un grand nombre de sujets du pacte de refondation des urgences, on a ici et là des expériences positives qui ont été conduites" par les équipes "et qui montrent que c'est possible", a-t-il poursuivi, "ce qu'on a voulu, c'est donner confiance aux professionnels en leur montrant ce qui avait pu se mettre en place, qu’on n'est pas dans la théorie, et il s'agit maintenant de les généraliser".
Concernant l'organisation de l'aval, Pierre Pribile a notamment cité le cas d'une "vingtaine de généralistes volontaires" qui se sont associés à l'Hôpital Nord Franche-Comté (HNFC) et au Samu-Centre 15 de Besançon pour prendre en charge une partie de soins non programmés en semaine et le samedi matin sur les territoires de Belfort et Montbéliard.
"C'est une initiative qui émane des médecins généralistes eux-mêmes, qui ont constaté les difficulté de l'établissements alors que le service d’urgence de Belfort-Montbéliard est plus gros services d'urgence de la région". Il a connu 110.000 passages en 2018, note-t-on (cf dépêche du 22/01/2019 à 13:24).
Ces généralistes "se sont organisés pour sanctuariser dans leurs agendas des créneaux de consultations non programmées, pour que des patients puissent être réorientés depuis l'hôpital ou lorsqu'ils appellent le 15".
Pour le directeur de l'agence, ce système représente les "prémices d'une organisation complètement interfacée" et donc du "service d'accès aux soins" (SAS) annoncé par la ministre pour l'été 2020 (cf dépêche du 09/09/2019 à 20:11).
"Cette organisation-là a vocation à se renforcer dans le cadre des CPTS [communautés professionnelles territoriales de santé]", a ajouté Pierre Pribile.
Il a également souligné l'amélioration de l'aval des urgences auquel est parvenu l'hôpital depuis la mise en place d'une cellule d'ordonnancement en 2019 (cf dépêche du 22/01/2019 à 13:24).
Cette cellule "a déjà eu des effets impressionnants en termes de lissage du transport sanitaire, notamment en ce qui concerne les sorties d'hospitalisation, pour libérer les lits le plus vite possible pour les patients sortants dans la journée, tout en ne provoquant pas de congestion des moyens de transport à la sortie de l'hôpital".
"L'ensemble des transporteurs, et en particulier les pompiers, ont constaté un fort lissage et donc une baisse de carence ambulancière sur ce secteur-là", a rapporté Pierre Pribile.
"Accompagner tous les projets de type maison médicale de garde"
Le directeur général de l'ARS a mis en exergue la complémentarité trouvée à Lons-le-Saunier entre l'offre hospitalière et libérale depuis l'ouverture d'une maison médicale de garde (MMG) au sein des urgences de l'hôpital en 2014.
"Elle absorbe une grosse partie de l'activité des urgences", s'est-il félicité. En 2018, la MMG a enregistré près de 6.000 passages, soit 15% des 42.000 passages aux urgences hospitalières (cf dépêche du 20/03/2019 à 12:56).
La Bourgogne-Franche-Comté compte 10 MMG, dont 3 sont localisées au sein d'un service d'urgence avec un accueil mutualisé (Lons-le-Saunier, Chalon-sur-Saône, Decize) et 4 se situent à proximité d'un service d'urgence, voire dans l’enceinte du centre hospitalier (Dijon, Beaune, Nevers, Mâcon).
"Nous sommes prêts à accompagner tous les projets de type maison médicale de garde", a assuré le directeur de l'ARS, alors que deux projets sont sur le point d'aboutir à Dole (Jura) et Vesoul.
Étendre la régulation libérale
L'ARS va s'attacher à développer la participation de médecins libéraux à la régulation dans les centres 15, en s'inspirant des modèles existants.
"En Saône-et-Loire, des médecins libéraux participent depuis près de 2 ans à la régulation médicale du centre 15, 24 heures sur 24. Cette participation est également effective la nuit et tout le week-end aux centres 15 de Dijon, pour la Côte-d'Or et la Nièvre, et de Besançon, pour l'ensemble de la Franche-Comté", a décrit Pierre Pribile. "C'est la perspective du fameux [SAS] annoncé par la ministre."
"Il faut à la fois qu'on propose des solutions au patient, mais il faut également réserver les créneaux de soins non programmés libérés à des situations qui le méritent, donc il y a une nécessité de régulation libérale", a-t-il expliqué en soulignant que la régulation médicale devait s'étendre "au-delà des heure de PDSA" [permanence des soins ambulatoires, de 20h à 8h).
"Dans un grand nombre de cas, la régulation joue son rôle puisque le simple conseil médical porté par le médecin peut éviter un passage aux urgences, voire une consultation médicale", a-t-il ajouté. "Le médecin régulateur va s'efforcer de trouver des solutions au cas par cas."
Un effort financier conséquent pour la rénovation des services d'urgence
"Les services d’urgences de la région ont bénéficié à hauteur de plus de 1,5 million d'euros de l'aide exceptionnelle de 15 millions d'euros allouée cet été à l'échelle nationale pour surmonter les tensions saisonnières", signale l'agence dans son dossier de presse.
Six projets de travaux de sécurisation, de rénovation et restructuration des établissements représentant un montant global de 23 M€ sont déjà engagés en Bourgogne-Franche-Comté:
- le CH de Mâcon (près de 20 M€)
- l'Hôtel-Dieu du Creusot (1,8 M€)
- le CHU de Besançon (800.000 €)
- le CHI de Haute-Comté à Pontarlier (500.000 €).
L'ARS a indiqué à APMnews qu'une "quinzaine de nouveaux projets représentant plus de 12 millions d’euros" avaient également été identifiés:
- les CH de Haute Côte-d'Or, de Semur-en-Auxois, le CHU de Dijon et les Hospices civils de Beaune en Côte-d'Or
- le CH de Clamecy dans la Nièvre
- le GH 70 (Vesoul) et le CH de Gray en Haute-Saône
- les CH d’Autun, Montceau-les-Mines, Paray-le-Monial et Mâcon en Saône-et-Loire
- les CH d'Avallon, d'Auxerre et de Joigny dans l'Yonne
- l'Hôpital Nord Franche-Comté (HNFC) dans le territoire de Belfort.
gl/nc/APMnews