Actualités de l'Urgence - APM

URGENCES: UN GUIDE POUR AMÉLIORER L'ACCUEIL DES PERSONNES ÂGÉES AYANT DES TROUBLES COGNITIFS
Ce guide, destiné aux professionnels de terrain et "gestionnaires", a été réalisé en collaboration avec la Société française de médecine d’urgence (SFMU), la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG), France Alzheimer, la Fédération hospitalière de France (FHF) et l’Union nationale des associations familiales (Unaf).
Pour pallier ou atténuer les effets délétères d'un transfert dans un service d'urgence d'une personne atteinte de troubles cognitifs liés à une maladie neuro-dégénérative, la formation et la sensibilisation des professionnels à la culture gériatrique et à la maladie d’Alzheimer en particulier s’avèrent impératives, exposent les partenaires en préambule du guide. "A cela s’ajoute une réflexion sur l’aménagement des espaces pour qu’ils soient facilitateurs."
Plusieurs services d’urgence des hôpitaux s'étant engagés dans cette voie, l'objectif est d'accompagner et de favoriser cette évolution, expliquent les auteurs, citant notamment "Limoges, Brest, Lyon" et "d'autres sites en projet". "Le contexte actuel marqué par la crise sanitaire et par les travaux du Ségur de la santé laisse présager d'autres initiatives générales et spécifiques."
"L’objectif 'zéro passage évitable aux urgences' doit être affirmé fortement", est-il d'abord souligné dans le guide. "La priorité doit être de les éviter par une meilleure prise en charge à domicile ainsi qu’en Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes)."
Le document, enrichi de témoignages et d'exemples d'initiatives, en France et en Europe, est articulé autour de cinq thématiques: le repérage, la place des aidants, la formation, l’adaptation de l’espace et l’approche globale.
Le pourcentage de personnes âgées atteintes de troubles cognitifs arrivant aux urgences "étant en augmentation constante et les personnes de plus en plus dépendantes, développer un repérage systématique et une prise en charge spécifique sont essentiels pour fluidifier les flux en routine, les prises en charge et assurer un accompagnement adapté et optimisé", est-il souligné.
"Certains services ont décidé d’utiliser des tests rapides de détection, d’autres de mettre en place leurs propres critères d’évaluation rapide ou des algorithmes décisionnels", rapportent les auteurs.
Ils mentionnent le BAS (Brief Alzheimer Screen: Screening test) ou l’AMTS (Abbreviated Mental Test Score), conçus pour un repérage rapide aux urgences. Ils citent l'exemple du service d'urgence de l’hôpital Ambroise-Paré (Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine, AP-HP), où un outil de repérage pour les personnes âgées de plus de 85 ans,"Fast-Track", vise à diminuer leur temps d’attente aux urgences.
"Sécuriser" la place de l'aidant
Ils insistent sur le rôle du proche aidant pour "fournir les informations utiles", "anticiper les réactions" et "comprendre la conduite du malade dans le contexte perturbant de l'hôpital".
L’aidant aux urgences "doit être considéré comme un interlocuteur ressource et non comme une gêne", soulignent les auteurs, appelant à "sécuriser" la place de ce dernier. Ils rappellent aussi que les services hospitaliers peuvent accueillir des bénévoles pouvant jouer le rôle d'"intermédiaire" entre les professionnels et la personne âgée atteinte de troubles cognitifs.
L’amélioration de l’accueil aux urgences "passera par le développement de la culture gériatrique des équipes soignantes et accueillantes", ajoutent-ils. "Cette culture doit être transmise par le biais de formations spécifiques des équipes, notamment en ce qui concerne l’accompagnement et la prise en soins des personnes atteintes de troubles cognitifs."
Ils invitent notamment à l'extension de la pratique avancée en gériatrie et à la mise en place de formations coconstruites avec les aidants et les patients experts.
S'agissant de l'adaptation de l'espace, le guide insiste sur l'importance de la signalétique, la maîtrise de l'ambiance sonore et du niveau de luminosité (pour favoriser un éclairage non agressif).
Une approche globale de l'accueil de la personne âgée ayant des troubles cognitifs nécessite d'agir sur quatre dimensions: les procédures de soin, le "climat social" (par exemple les relations inter-personnelles), "les mesures et procédures organisationnelles" et l'environnement physique, plaident les auteurs.
Enfin, "une approche globale ne saurait s’entendre uniquement au sein de l’établissement de façon isolée, c’est à inscrire dans une réflexion plus large en lien avec les acteurs de la prise en charge".
mlb/ab/APMnews
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URGENCES: UN GUIDE POUR AMÉLIORER L'ACCUEIL DES PERSONNES ÂGÉES AYANT DES TROUBLES COGNITIFS
Ce guide, destiné aux professionnels de terrain et "gestionnaires", a été réalisé en collaboration avec la Société française de médecine d’urgence (SFMU), la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG), France Alzheimer, la Fédération hospitalière de France (FHF) et l’Union nationale des associations familiales (Unaf).
Pour pallier ou atténuer les effets délétères d'un transfert dans un service d'urgence d'une personne atteinte de troubles cognitifs liés à une maladie neuro-dégénérative, la formation et la sensibilisation des professionnels à la culture gériatrique et à la maladie d’Alzheimer en particulier s’avèrent impératives, exposent les partenaires en préambule du guide. "A cela s’ajoute une réflexion sur l’aménagement des espaces pour qu’ils soient facilitateurs."
Plusieurs services d’urgence des hôpitaux s'étant engagés dans cette voie, l'objectif est d'accompagner et de favoriser cette évolution, expliquent les auteurs, citant notamment "Limoges, Brest, Lyon" et "d'autres sites en projet". "Le contexte actuel marqué par la crise sanitaire et par les travaux du Ségur de la santé laisse présager d'autres initiatives générales et spécifiques."
"L’objectif 'zéro passage évitable aux urgences' doit être affirmé fortement", est-il d'abord souligné dans le guide. "La priorité doit être de les éviter par une meilleure prise en charge à domicile ainsi qu’en Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes)."
Le document, enrichi de témoignages et d'exemples d'initiatives, en France et en Europe, est articulé autour de cinq thématiques: le repérage, la place des aidants, la formation, l’adaptation de l’espace et l’approche globale.
Le pourcentage de personnes âgées atteintes de troubles cognitifs arrivant aux urgences "étant en augmentation constante et les personnes de plus en plus dépendantes, développer un repérage systématique et une prise en charge spécifique sont essentiels pour fluidifier les flux en routine, les prises en charge et assurer un accompagnement adapté et optimisé", est-il souligné.
"Certains services ont décidé d’utiliser des tests rapides de détection, d’autres de mettre en place leurs propres critères d’évaluation rapide ou des algorithmes décisionnels", rapportent les auteurs.
Ils mentionnent le BAS (Brief Alzheimer Screen: Screening test) ou l’AMTS (Abbreviated Mental Test Score), conçus pour un repérage rapide aux urgences. Ils citent l'exemple du service d'urgence de l’hôpital Ambroise-Paré (Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine, AP-HP), où un outil de repérage pour les personnes âgées de plus de 85 ans,"Fast-Track", vise à diminuer leur temps d’attente aux urgences.
"Sécuriser" la place de l'aidant
Ils insistent sur le rôle du proche aidant pour "fournir les informations utiles", "anticiper les réactions" et "comprendre la conduite du malade dans le contexte perturbant de l'hôpital".
L’aidant aux urgences "doit être considéré comme un interlocuteur ressource et non comme une gêne", soulignent les auteurs, appelant à "sécuriser" la place de ce dernier. Ils rappellent aussi que les services hospitaliers peuvent accueillir des bénévoles pouvant jouer le rôle d'"intermédiaire" entre les professionnels et la personne âgée atteinte de troubles cognitifs.
L’amélioration de l’accueil aux urgences "passera par le développement de la culture gériatrique des équipes soignantes et accueillantes", ajoutent-ils. "Cette culture doit être transmise par le biais de formations spécifiques des équipes, notamment en ce qui concerne l’accompagnement et la prise en soins des personnes atteintes de troubles cognitifs."
Ils invitent notamment à l'extension de la pratique avancée en gériatrie et à la mise en place de formations coconstruites avec les aidants et les patients experts.
S'agissant de l'adaptation de l'espace, le guide insiste sur l'importance de la signalétique, la maîtrise de l'ambiance sonore et du niveau de luminosité (pour favoriser un éclairage non agressif).
Une approche globale de l'accueil de la personne âgée ayant des troubles cognitifs nécessite d'agir sur quatre dimensions: les procédures de soin, le "climat social" (par exemple les relations inter-personnelles), "les mesures et procédures organisationnelles" et l'environnement physique, plaident les auteurs.
Enfin, "une approche globale ne saurait s’entendre uniquement au sein de l’établissement de façon isolée, c’est à inscrire dans une réflexion plus large en lien avec les acteurs de la prise en charge".
mlb/ab/APMnews