Actualités de l'Urgence - APM
VALVULOPATHIE APRÈS EXPOSITION À MEDIATOR*: LA RESPONSABILITÉ D'UN ANTÉCÉDENT DE RHUMATISME ARTICULAIRE AIGU TRÈS PEU PROBABLE
Suite au retrait de Mediator* en France, un dépistage des valvulopathies cardiaques par échocardiographie a été recommandé chez les patients exposés à ce médicament.
Les valvulopathies induites par le benfluorex et celles causées par un rhumatisme articulaire aigu (RAA) partagent certaines caractéristiques sémiologiques communes, ce qui entraîne un risque d'erreur diagnostique. Toutefois, des caractéristiques spécifiques aux étiologies infectieuse et médicamenteuse ont été mises en évidence.
Avec l'arrivée des antibiotiques, l'incidence des valvulopathies liées au RAA a décliné dans les pays industrialisés. Parallèlement, l'incidence des valvulopathies liées aux médicaments a émergé dans les années 1960 avec la commercialisation des alcaloïdes de l'ergot de seigle en traitement prophylactique de la migraine puis a progressé avec le succès des anorexigènes.
Florent Le Ven du CHU de Brest et ses collègues ont calculé la probabilité pour qu'un patient né entre 1940 et 1960, exposé à Mediator* et présentant une valvulopathie ait également un antécédent de RAA à prendre en compte dans la discussion diagnostique.
L'équipe s'est appuyée sur des études épidémiologiques conduites chez les patients exposés à Mediator* et ont retenu la limite basse du risque de développement d'une valvulopathie après exposition à ce médicament de 7%. Ils se sont également appuyés sur des données de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Les données sur l'incidence du RAA et des valvulopathies liées au RAA ont été dérivées d'études épidémiologiques britanniques et danoises.
En analysant ces données de la littérature, les auteurs ont estimé que la probabilité de retrouver un antécédent de RAA chez un patient atteint d'une valvulopathie, né entre 1940 et 1960, et exposé à Mediator* était comprise entre 0,2% et 2,7%.
Pour les personnes nées en 1940, cette probabilité a été estimée entre 0,8% et 2,7%, pour celles nées après 1955, elle était inférieure à 0,5% et pour les patients nés en 1960 elle était inférieure à 0,2%.
Les auteurs en concluent que la fréquence des valvulopathies liées au RAA est faible dans la population de patients exposés à Mediator* et qu'elle ne devrait pas être surestimée lors du diagnostic.
La fréquence des RAA retrouvée parmi les 6.419 cas de valvulopathies associées à une exposition au benfluorex, analysés dans le cadre du suivi national de pharmacovigilance (mis à jour le 23 novembre 2015) se situe dans cette fourchette. Elle est de 1,7%.
(Plos One, publication avancée en ligne)
vib/ab/APM
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VALVULOPATHIE APRÈS EXPOSITION À MEDIATOR*: LA RESPONSABILITÉ D'UN ANTÉCÉDENT DE RHUMATISME ARTICULAIRE AIGU TRÈS PEU PROBABLE
Suite au retrait de Mediator* en France, un dépistage des valvulopathies cardiaques par échocardiographie a été recommandé chez les patients exposés à ce médicament.
Les valvulopathies induites par le benfluorex et celles causées par un rhumatisme articulaire aigu (RAA) partagent certaines caractéristiques sémiologiques communes, ce qui entraîne un risque d'erreur diagnostique. Toutefois, des caractéristiques spécifiques aux étiologies infectieuse et médicamenteuse ont été mises en évidence.
Avec l'arrivée des antibiotiques, l'incidence des valvulopathies liées au RAA a décliné dans les pays industrialisés. Parallèlement, l'incidence des valvulopathies liées aux médicaments a émergé dans les années 1960 avec la commercialisation des alcaloïdes de l'ergot de seigle en traitement prophylactique de la migraine puis a progressé avec le succès des anorexigènes.
Florent Le Ven du CHU de Brest et ses collègues ont calculé la probabilité pour qu'un patient né entre 1940 et 1960, exposé à Mediator* et présentant une valvulopathie ait également un antécédent de RAA à prendre en compte dans la discussion diagnostique.
L'équipe s'est appuyée sur des études épidémiologiques conduites chez les patients exposés à Mediator* et ont retenu la limite basse du risque de développement d'une valvulopathie après exposition à ce médicament de 7%. Ils se sont également appuyés sur des données de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Les données sur l'incidence du RAA et des valvulopathies liées au RAA ont été dérivées d'études épidémiologiques britanniques et danoises.
En analysant ces données de la littérature, les auteurs ont estimé que la probabilité de retrouver un antécédent de RAA chez un patient atteint d'une valvulopathie, né entre 1940 et 1960, et exposé à Mediator* était comprise entre 0,2% et 2,7%.
Pour les personnes nées en 1940, cette probabilité a été estimée entre 0,8% et 2,7%, pour celles nées après 1955, elle était inférieure à 0,5% et pour les patients nés en 1960 elle était inférieure à 0,2%.
Les auteurs en concluent que la fréquence des valvulopathies liées au RAA est faible dans la population de patients exposés à Mediator* et qu'elle ne devrait pas être surestimée lors du diagnostic.
La fréquence des RAA retrouvée parmi les 6.419 cas de valvulopathies associées à une exposition au benfluorex, analysés dans le cadre du suivi national de pharmacovigilance (mis à jour le 23 novembre 2015) se situe dans cette fourchette. Elle est de 1,7%.
(Plos One, publication avancée en ligne)
vib/ab/APM