Actualités de l'Urgence - APM

30/05 2018
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VIOLENCES À L'HÔPITAL: LE NOMBRE DE SIGNALEMENTS A CRÛ DE 25,3% EN 2017

(Par Bruno DECOTTIGNIES)

PARIS, 30 mai 2018 (APMnews) - La direction générale de l'offre de soins (DGOS) a présenté mercredi à la Paris Healthcare Week les principaux chiffres du rapport 2017 de l'Observatoire national des violences en santé (ONVS), qui sera rendu public la semaine prochaine, et montre une hausse des signalements de 25,3% entre 2016 et 2017, de 17.600 à 22.048.

Les 18.996 atteintes aux personnes (pour 31.386 victimes) représentent 81% du total des violences déclarées, contre 19% d'atteintes aux biens (4.555, pour 4.892 victimes), et 1.503 atteintes aux biens et aux personnes simultanément. L'ONVS totalise ainsi 23.551 atteintes aux biens et/ou aux personnes.

51,3% des atteintes aux personnes impliquaient des violences verbales, aux mêmes effets délétères que les violences physiques (49%), et qui nécessitent une véritable lutte contre les incivilités dans les hôpitaux, assure le directeur de l'ONVS, Vincent Terrenoir, qui décrit une violence "très variée, non organisée, venant de gens ne sachant pas se comporter, ou réagissant à une frustration".

Ces chiffres doivent être pris avec précaution: la hausse des signalements démontre une plus grande implication des établissements de santé dans leur ensemble dans la démarche de signalement, plus qu'une augmentation des violences.

La répartition par structure n'évolue pas depuis 2017 (cf dépêche du 27/09/2017 à 17:30): 20% des violences ont lieu en psychiatrie, 16% aux urgences, et 11% en unité de soins longue durée (USLD) ou établissements d'hébergement de personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Le standard téléphonique, que Vincent Terrenoir estime être le lieu le plus exposé aux violences verbales, ne représente que 1,3% des déclarations, en comptant les violences subies à l'accueil.

Incitation à déclarer

86 établissements supplémentaires - soit un total de 446 - ont déclaré des actes de violence en 2017 par rapport à 2018, soit une hausse de 23,8% du nombre d'établissements déclarants. Une évolution variable selon les régions: en Occitanie, 6 établissements supplémentaires ont déclaré des violences, pour un nombre de signalements moindre, alors que dans les Pays de la Loire, le nombre de signalements a augmenté, avec 1 établissement déclarant en moins.

La région la plus "déclarante" est ainsi l'Île-de-France, avec 5.682 signalements, soit 25,8% du total, grâce à la participation de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), qui représente 70% des signalements de la région.

"Il suffit qu'un établissement déclarant l'année précédente cesse de déclarer, pour que le nombre de signalements baisse considérablement", explique Vincent Terrenoir. Ce dernier concède une "image non exhaustive, mais pas fausse dans les proportionnalités". Il se réjouit de la hausse du nombre d'établissements signalants - anonymement - ces violences, et invite les autres à suivre leur exemple, afin que l'ONVS puisse avoir une meilleure analyse des tendances et leur proposer des solutions.

Former et soutenir le personnel

"Il faut apprendre aux personnels à rédiger la fiche d'événement indésirable, c'est important pour désacraliser ces événements parfois traumatisants", rappelle-t-il, et apprendre aux agents à gérer adéquatement les différents types de violences, d'autant que dans 50% des cas c'est le personnel hospitalier qui gère ces événements de violence (hors agents de sécurité, 29%), les forces de l'ordre n'intervenant que dans 7% des cas.

"L'établissement doit avoir une gestion adaptée au type de violence subie [...] et travailler au soutien de son personnel, via des psychologues, des lettres de mise en garde, des rappels à l'ordre, voire des demandes de lettres d'excuse", poursuit-il, assurant que les équipes à forte cohésion sont beaucoup plus à même de réagir à des violences.

Il appartient par ailleurs à l'établissement d'analyser les sources de violence, qu'il s'agisse de facteurs humains, architecturaux ou organisationnels.

Le personnel première victime, les usagers principaux auteurs

Les troubles psychiques ou neuropsychiques (TPN) ayant aboli le discernement ou le contrôle de ses propres actes par l'auteur des violences concernent 19% des atteintes aux personnes, et 2% des atteintes aux biens, principalement en psychiatrie (35%), en USLD/Ehpad (41%) et en soins de suite et de réadaptation (SSR, 36%).

Dans 81% des cas, les victimes sont membres du personnel (hors agents de sécurité, 7%), les patients et visiteurs représentant respectivement 9% et 1% des victimes.

Parmi le personnel, 94% des victimes font partie du personnel de santé, dont 10% de médecins, 46% d'infirmiers, et 45% d'autres personnels soignants.

A l'inverse, les auteurs de violence sont dans 71% des cas des patients, dans 20% des cas des visiteurs, et dans 3% des cas des membres du personnel (hors sécurité, 0,3%), essentiellement responsables de violences verbales.

Les atteintes aux biens, dont le nombre de déclarations est en faible hausse, concerne à 43% des vols sans effraction, à 28% des dégradations légères, et à 12% des dégradations lourdes.

bd/ab/APMnews

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VIOLENCES À L'HÔPITAL: LE NOMBRE DE SIGNALEMENTS A CRÛ DE 25,3% EN 2017

(Par Bruno DECOTTIGNIES)

PARIS, 30 mai 2018 (APMnews) - La direction générale de l'offre de soins (DGOS) a présenté mercredi à la Paris Healthcare Week les principaux chiffres du rapport 2017 de l'Observatoire national des violences en santé (ONVS), qui sera rendu public la semaine prochaine, et montre une hausse des signalements de 25,3% entre 2016 et 2017, de 17.600 à 22.048.

Les 18.996 atteintes aux personnes (pour 31.386 victimes) représentent 81% du total des violences déclarées, contre 19% d'atteintes aux biens (4.555, pour 4.892 victimes), et 1.503 atteintes aux biens et aux personnes simultanément. L'ONVS totalise ainsi 23.551 atteintes aux biens et/ou aux personnes.

51,3% des atteintes aux personnes impliquaient des violences verbales, aux mêmes effets délétères que les violences physiques (49%), et qui nécessitent une véritable lutte contre les incivilités dans les hôpitaux, assure le directeur de l'ONVS, Vincent Terrenoir, qui décrit une violence "très variée, non organisée, venant de gens ne sachant pas se comporter, ou réagissant à une frustration".

Ces chiffres doivent être pris avec précaution: la hausse des signalements démontre une plus grande implication des établissements de santé dans leur ensemble dans la démarche de signalement, plus qu'une augmentation des violences.

La répartition par structure n'évolue pas depuis 2017 (cf dépêche du 27/09/2017 à 17:30): 20% des violences ont lieu en psychiatrie, 16% aux urgences, et 11% en unité de soins longue durée (USLD) ou établissements d'hébergement de personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Le standard téléphonique, que Vincent Terrenoir estime être le lieu le plus exposé aux violences verbales, ne représente que 1,3% des déclarations, en comptant les violences subies à l'accueil.

Incitation à déclarer

86 établissements supplémentaires - soit un total de 446 - ont déclaré des actes de violence en 2017 par rapport à 2018, soit une hausse de 23,8% du nombre d'établissements déclarants. Une évolution variable selon les régions: en Occitanie, 6 établissements supplémentaires ont déclaré des violences, pour un nombre de signalements moindre, alors que dans les Pays de la Loire, le nombre de signalements a augmenté, avec 1 établissement déclarant en moins.

La région la plus "déclarante" est ainsi l'Île-de-France, avec 5.682 signalements, soit 25,8% du total, grâce à la participation de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), qui représente 70% des signalements de la région.

"Il suffit qu'un établissement déclarant l'année précédente cesse de déclarer, pour que le nombre de signalements baisse considérablement", explique Vincent Terrenoir. Ce dernier concède une "image non exhaustive, mais pas fausse dans les proportionnalités". Il se réjouit de la hausse du nombre d'établissements signalants - anonymement - ces violences, et invite les autres à suivre leur exemple, afin que l'ONVS puisse avoir une meilleure analyse des tendances et leur proposer des solutions.

Former et soutenir le personnel

"Il faut apprendre aux personnels à rédiger la fiche d'événement indésirable, c'est important pour désacraliser ces événements parfois traumatisants", rappelle-t-il, et apprendre aux agents à gérer adéquatement les différents types de violences, d'autant que dans 50% des cas c'est le personnel hospitalier qui gère ces événements de violence (hors agents de sécurité, 29%), les forces de l'ordre n'intervenant que dans 7% des cas.

"L'établissement doit avoir une gestion adaptée au type de violence subie [...] et travailler au soutien de son personnel, via des psychologues, des lettres de mise en garde, des rappels à l'ordre, voire des demandes de lettres d'excuse", poursuit-il, assurant que les équipes à forte cohésion sont beaucoup plus à même de réagir à des violences.

Il appartient par ailleurs à l'établissement d'analyser les sources de violence, qu'il s'agisse de facteurs humains, architecturaux ou organisationnels.

Le personnel première victime, les usagers principaux auteurs

Les troubles psychiques ou neuropsychiques (TPN) ayant aboli le discernement ou le contrôle de ses propres actes par l'auteur des violences concernent 19% des atteintes aux personnes, et 2% des atteintes aux biens, principalement en psychiatrie (35%), en USLD/Ehpad (41%) et en soins de suite et de réadaptation (SSR, 36%).

Dans 81% des cas, les victimes sont membres du personnel (hors agents de sécurité, 7%), les patients et visiteurs représentant respectivement 9% et 1% des victimes.

Parmi le personnel, 94% des victimes font partie du personnel de santé, dont 10% de médecins, 46% d'infirmiers, et 45% d'autres personnels soignants.

A l'inverse, les auteurs de violence sont dans 71% des cas des patients, dans 20% des cas des visiteurs, et dans 3% des cas des membres du personnel (hors sécurité, 0,3%), essentiellement responsables de violences verbales.

Les atteintes aux biens, dont le nombre de déclarations est en faible hausse, concerne à 43% des vols sans effraction, à 28% des dégradations légères, et à 12% des dégradations lourdes.

bd/ab/APMnews

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