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28/06 2016
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VIOLENCES FAITES AUX FEMMES: LES RÉFÉRENTS DES URGENCES RÉUNIS POUR UNE PREMIÈRE JOURNÉE DE FORMATION

PARIS, 27 juin 2016 (APM) - La moitié des 513 référents "violences faites aux femmes", identifiés dans chaque service d'urgence, ont été réunis lundi au ministère des affaires sociales et de la santé, à l'occasion d'une première journée de formation, dans le cadre du quatrième Plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes.

En novembre 2014, un rapport de 18 pages, intitulé "Définition d'un protocole national pour l'amélioration de la prévention et de la prise en charge des femmes victimes de violences", avait été co-écrit par la directrice générale adjointe de l'agence régionale de santé (ARS) Alsace, Marie Fontanel, le médecin urgentiste Patrick Pelloux, et la cheffe de l'unité médico-judiciaire (UMJ) du centre hospitalier intercommunal (CHI) de Créteil, Annie Soussy.

Il réaffirmait notamment le rôle et la responsabilité des professionnels de santé dans la prévention, le dépistage et la prise en charge des femmes victimes de violences, et proposait de permettre des prélèvements sur des victimes de viol en l'absence de plainte.

Le quatrième Plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes (2014-16) prévoit, parmi d'autres mesures, de renforcer la formation des professionnels pour mieux repérer, prendre en charge et orienter les femmes victimes de violences, rappelle-t-on.

Un référent doit être identifié dans chaque établissement autorisé en médecine d'urgence, désigné parmi les médecins du service, du Samu ou du Smur. A ce jour, 513 référents "violences faites aux femmes" ont déjà été désignés.

Ce référent sera chargé "d'organiser des temps de sensibilisation et d'information pour l'ensemble du personnel du service d'urgence", "de mettre à disposition des autres professionnels de l'établissement et des victimes des supports de communication et de sensibilisation" et "d'identifier les partenaires utiles, tant au sein de l'établissement qu'à l'extérieur", détaille le dossier de presse, diffusé lundi par le ministère des familles, de l'enfance et des droits des femmes.

Intervenue lundi dans le cadre de la première journée de formation des référents "violences faites aux femmes", la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, a rappelé que ces violences "constitu[aient] un enjeu majeur de santé publique".

"Elles portent atteinte à la santé physique, psychologique, reproductive et périnatale des victimes. Elles augmentent le risque de développer des maladies chroniques et des symptômes liés à un état de stress post-traumatique", a-t-elle déploré.

Elle a souligné la nécessaire mobilisation de tous les professionnels de santé, "parce que la première personne vers laquelle se tournent le plus souvent les femmes victimes de violences, c'est le professionnel de santé, en ville ou à l'hôpital", a-t-elle souligné.

=3 Quatre "kits de formation" élaborés

Elle a également rappelé qu'"au-delà de la formation, il était nécessaire de donner aux professionnels les outils nécessaires". Quatre "kits de formation" spécifiques ont d'ailleurs été élaborés pour certaines professions (médecins, sages-femmes, urgentistes) par la mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof).

Ces kits contiennent notamment une "fiche réflexe", qui permet de "répondre concrètement aux questions les plus fréquentes [...] pour mieux prendre en charge, mieux informer et mieux orienter les victimes", a indiqué Marisol Touraine, qui a fait part de sa volonté d'élargir la formation sur les violences faites aux femmes à d'autres professions de santé comme les chirurgiens-dentistes, infirmiers et masseurs kinésithérapeutes, par exemple.

La ministre a indiqué qu'elle souhaitait progresser sur la prise en charge psychologique des femmes victimes de violence, celles-ci ayant "un impact considérable sur la santé psychique et le développement de comportements à risque chez la victime".

Elle a expliqué qu'elle souhaitait aborder ce sujet dans le cadre du conseil national de la santé mentale, qu'elle installera à la rentrée.

Enfin, en matière de preuves, "j'ai la conviction que le système actuel n'est pas adapté", a poursuivi Marisol Touraine.

"Il doit être repensé dans l'intérêt des femmes victimes. Aujourd'hui, une femme qui souhaiterait obtenir davantage qu'un constat d'incapacité temporaire de travail (ITT) ne peut le faire qu'après avoir déposé plainte, au sein d'une unité médico-judiciaire (UMJ). [...] La facilitation des constats qui pourront servir de preuves judiciaires par la suite est un enjeu majeur pour les victimes qui ont besoin de temps, de calme, de recul pour décider d'engager une procédure à l'encontre de leur agresseur", a-t-elle déclaré.

En moyenne, chaque année, 223.000 femmes sont victimes de violences conjugales dans ses formes les plus graves (violences physiques et/ou sexuelles), et 84.000 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol, signale-t-on.

"Les professionnels de santé, et plus particulièrement les médecins, sont les premiers professionnels auxquels les femmes victimes font appel en premier recours: 23% des femmes victimes de violences physiques et/ou sexuelles au sein du couple, et 25% des femmes victimes de viol ou tentatives de viol", affirme le dossier de presse

cdb/ab/APM polsan

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VIOLENCES FAITES AUX FEMMES: LES RÉFÉRENTS DES URGENCES RÉUNIS POUR UNE PREMIÈRE JOURNÉE DE FORMATION

PARIS, 27 juin 2016 (APM) - La moitié des 513 référents "violences faites aux femmes", identifiés dans chaque service d'urgence, ont été réunis lundi au ministère des affaires sociales et de la santé, à l'occasion d'une première journée de formation, dans le cadre du quatrième Plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes.

En novembre 2014, un rapport de 18 pages, intitulé "Définition d'un protocole national pour l'amélioration de la prévention et de la prise en charge des femmes victimes de violences", avait été co-écrit par la directrice générale adjointe de l'agence régionale de santé (ARS) Alsace, Marie Fontanel, le médecin urgentiste Patrick Pelloux, et la cheffe de l'unité médico-judiciaire (UMJ) du centre hospitalier intercommunal (CHI) de Créteil, Annie Soussy.

Il réaffirmait notamment le rôle et la responsabilité des professionnels de santé dans la prévention, le dépistage et la prise en charge des femmes victimes de violences, et proposait de permettre des prélèvements sur des victimes de viol en l'absence de plainte.

Le quatrième Plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes (2014-16) prévoit, parmi d'autres mesures, de renforcer la formation des professionnels pour mieux repérer, prendre en charge et orienter les femmes victimes de violences, rappelle-t-on.

Un référent doit être identifié dans chaque établissement autorisé en médecine d'urgence, désigné parmi les médecins du service, du Samu ou du Smur. A ce jour, 513 référents "violences faites aux femmes" ont déjà été désignés.

Ce référent sera chargé "d'organiser des temps de sensibilisation et d'information pour l'ensemble du personnel du service d'urgence", "de mettre à disposition des autres professionnels de l'établissement et des victimes des supports de communication et de sensibilisation" et "d'identifier les partenaires utiles, tant au sein de l'établissement qu'à l'extérieur", détaille le dossier de presse, diffusé lundi par le ministère des familles, de l'enfance et des droits des femmes.

Intervenue lundi dans le cadre de la première journée de formation des référents "violences faites aux femmes", la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, a rappelé que ces violences "constitu[aient] un enjeu majeur de santé publique".

"Elles portent atteinte à la santé physique, psychologique, reproductive et périnatale des victimes. Elles augmentent le risque de développer des maladies chroniques et des symptômes liés à un état de stress post-traumatique", a-t-elle déploré.

Elle a souligné la nécessaire mobilisation de tous les professionnels de santé, "parce que la première personne vers laquelle se tournent le plus souvent les femmes victimes de violences, c'est le professionnel de santé, en ville ou à l'hôpital", a-t-elle souligné.

=3 Quatre "kits de formation" élaborés

Elle a également rappelé qu'"au-delà de la formation, il était nécessaire de donner aux professionnels les outils nécessaires". Quatre "kits de formation" spécifiques ont d'ailleurs été élaborés pour certaines professions (médecins, sages-femmes, urgentistes) par la mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof).

Ces kits contiennent notamment une "fiche réflexe", qui permet de "répondre concrètement aux questions les plus fréquentes [...] pour mieux prendre en charge, mieux informer et mieux orienter les victimes", a indiqué Marisol Touraine, qui a fait part de sa volonté d'élargir la formation sur les violences faites aux femmes à d'autres professions de santé comme les chirurgiens-dentistes, infirmiers et masseurs kinésithérapeutes, par exemple.

La ministre a indiqué qu'elle souhaitait progresser sur la prise en charge psychologique des femmes victimes de violence, celles-ci ayant "un impact considérable sur la santé psychique et le développement de comportements à risque chez la victime".

Elle a expliqué qu'elle souhaitait aborder ce sujet dans le cadre du conseil national de la santé mentale, qu'elle installera à la rentrée.

Enfin, en matière de preuves, "j'ai la conviction que le système actuel n'est pas adapté", a poursuivi Marisol Touraine.

"Il doit être repensé dans l'intérêt des femmes victimes. Aujourd'hui, une femme qui souhaiterait obtenir davantage qu'un constat d'incapacité temporaire de travail (ITT) ne peut le faire qu'après avoir déposé plainte, au sein d'une unité médico-judiciaire (UMJ). [...] La facilitation des constats qui pourront servir de preuves judiciaires par la suite est un enjeu majeur pour les victimes qui ont besoin de temps, de calme, de recul pour décider d'engager une procédure à l'encontre de leur agresseur", a-t-elle déclaré.

En moyenne, chaque année, 223.000 femmes sont victimes de violences conjugales dans ses formes les plus graves (violences physiques et/ou sexuelles), et 84.000 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol, signale-t-on.

"Les professionnels de santé, et plus particulièrement les médecins, sont les premiers professionnels auxquels les femmes victimes font appel en premier recours: 23% des femmes victimes de violences physiques et/ou sexuelles au sein du couple, et 25% des femmes victimes de viol ou tentatives de viol", affirme le dossier de presse

cdb/ab/APM polsan

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