Enquête d'évaluation des pratiques professionnelles (EPP) sur le transport du nouveau-né « sain » après un accouchement inopiné extra-hospitalier [U d'or Soignants]

Introduction :
Les intervenants de la chaine de secours pré-hospitalière sont confrontés à des difficultés de transfert du couple mère/enfant vers la maternité lors de la prise en charge d'un accouchement inopiné extrahospitalier (AIEH). Le transfert doit permettre la sécurité du nouveau-né (NN) et sa surveillance, la prévention et la correction de l'hypothermie, et le maintien du lien affectif.
L'objectif principal de ce travail rétrospectif multicentrique est de faire une évaluation des pratiques professionnelles lors de ces transports.
L'objectif secondaire est d'apporter un axe d'amélioration.
Matériel et Méthode :
Enquête rétrospective de pratique réalisée sur la base d'un questionnaire disponible en ligne et adressé par mail aux personnels médicaux et paramédicaux de SMUR en France(363). Le questionnaire comporte 3 parties : 1. La sécurité en transport, 2. La prévention de l'hypothermie du NN, 3. Le maintien du contact mère/NN. Tout personnel ayant complété et renvoyé le questionnaire était inclus. Le critère de jugement principal était l'évaluation des pratiques face à la prise en charge du transfert mère/NN après un AIEH.
Résultats :
Sur une période de 3 mois, 91 personnels médicaux et paramédicaux/363 ont répondu au questionnaire en ligne. Parmi les 91(100%) répondeurs, 38(42%) avaient recours à une ambulance de réanimation, 65(71%) utilisaient des véhicules légers (VL). Ces VL nécessitaient la médicalisation de moyens pompiers dans 75%(68) des cas et privés dans 23%(21) des cas. Le renfort pédiatrique a été requis dans 9%(8) des cas. La sécurisation du NN était respectée dans 21%(19) des cas (dispositif homologué sécurité routière). Le transport était en peau à peau dans 44%(39) des cas, dans les bras d'un soignant dans 28%(25) des cas. Les températures néonatales rapportées étaient > 36°C dans 32%(28) des cas et non évaluées dans 64%(57) des cas.
Discussion :
En cas d'AIEH, le nouveau-né reste exposé aux risques d'accident, d'hypothermie et de perte du lien affectif. Dans la majorité des cas, le transfert favorise le lien mère/NN, la prévention de l'hypothermie mais pas la sécurité.
La sécurisation du NN demeure donc un problème majeur pour les intervenants de la chaine de secours pré-hospitalière.
Conclusion :
Concilier sécurité et exigences médicales est un impératif pour homogénéiser les pratiques.
L'utilisation d'un dispositif spécifique s'inscrivant dans une démarche de qualité parait indispensable à ces transports atypiques.