Gestes infirmiers en contexte nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique

Introduction : la médicalisation de l'avant en contexte NRBC pourrait, après triage médical initial, augmenter la survie des victimes grâce à l'administration précoce d'antidotes et de traitements médicaux. Les premiers infirmiers (IDE) sur les lieux devront mettre en place un abord veineux (VVP) au plus tôt sur les victimes identifiées par le médecin et préparer des thérapeutiques spécifiques. L'objectif de notre étude était de déterminer si les temps de pose d'une VVP et de préparation de 40 milligrammes (mg) d'atropine dans une seringue de 20 millilitres (ml) variaient en fonction du port des équipements de protection individuels (EPI) NRBC (masque, gants, tenue) par des IDE affectés dans un service SMUR. Matériel et Méthode : étude prospective ouverte monocentrique comparant 2 groupes d'IDE sur 2 ateliers différents. Le groupe A réalisait la pose d'une VVP sur un bras de simulation en portant les EPI NRBC puis préparait l'atropine sans EPI NRBC. Le groupe B posait la VVP sans tenue de protection NRBC et préparait l'atropine avec la tenue NRBC. Tous les ateliers étaient chronométrés par une tierce personne. Résultats : 7 IDE étaient affectés au groupe A et 5 au groupe B. Les groupes étaient comparables en termes d'âge, de sexe, d'ancienneté de smur et de niveaux de formation NRBC. Le groupe A a mis en moyenne 3 minutes (min) 13 secondes (s) pour poser la VVP et le groupe B 2 min et 24 s. La pose de VVP était plus longue de 49 s avec les EPI NRBC sans différence statistiquement significative (p=0,23). Le groupe A a préparé l'atropine en 31 s en moyenne tandis que le groupe B l'a préparé en 1 min 14 s en moyenne soit avec un délai de 45 s supplémentaires (p=0,001). Discussion : la mise en place d'une VVP et la préparation d'atropine au format spécifique utilisé en contexte NRBC par un IDE habitué à ces gestes et équipé d'EPI NRBC sont, comme prévu, plus longs que s'il la posait sans EPI. Néanmoins, les résultats de cette étude préliminaire montrent qu'ils sont d'une part réalisables en zone contrôlée et d'autre part acceptables en terme de délai compte tenu du délai incompressible de la mise en place des chaînes de décontamination. Conclusion : il pourrait être envisagé de privilégier les gestes dédiés à l'infirmier en zone contrôlée au niveau du PRV NRBC lors de la phase initiale de montée en puissance au cours d'un événement NRBC puis de mettre en place un flux logistique sanitaire assuré depuis la zone de soutien lors du fonctionnement nominal.