Etat des lieux de la prise en charge d'un SAMU et des facteurs prédictifs de survie à 30 jours des patients victimes d'un arrêt cardio-respiratoire extrahospitalier.

Diffusé le 16/10/2020

Aurélien LEDUC (1), Sophie NARCISSE (2), Audrey GUERINEAU (2), Christophe DEVIN (2), Khris BERTOME (2), Morgane SENSE (2), Said LARIBI (3), Olivier GIOVANNETTI (2)

1. Urgences/SMUR du CH.Orléans, CH.Orléans, ste catherine, France
2. Urgences/SMUR du CH.Orléans, CH.Orléans, Orléans, France
3. Urgences/SMUR Tours, CHU.Tours, Tours, France

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Introduction :
En France on estime à environ 40000 le nombre d'Arrêts Cardio-Respiratoires Extrahospitaliers (ACRE) par an. Leur pronostic reste très péjoratif avec des taux de survie dépassant rarement les 10%. L'augmentation de l'accessibilité aux défibrillateurs par le grand public permet une potentielle Reprise d'Activité Cardiaque Spontanée (RACS) plus précoce et améliore ainsi la survie des patients. Le but de notre étude est donc d'établir un profil de patients victimes d'ACRE pris en charge par un SAMU, d'en observer l'évolution et de rechercher les facteurs prédictifs de survie à J30.
Matériel et méthode :
Etude rétrospective, monocentrique, descriptive du 01/01/2013 au 31/12/2017, incluant tous patients victimes d'ACRE et pris en charge par un SMUR. A partir des données du Registre électronique des Arrêts Cardiaques (RéAC), une analyse descriptive puis univariée et multivariée centrée sur la variable d'intérêt principal « survie à J30 » a été menée. Parallèlement, une analyse en sous-groupes de moment de survenue de l'ACRE a été menée.
Résultats et discussion :
Notre population de 1561 patients, composée de 68.5% d'hommes de moyenne d'âge de 65 ans présentait un rythme choquable dans 1 cas sur 5. 1 patient sur 6 bénéficiait de la pose d'un Défibrillateur Semi-Automatique (DSA) par un témoin qui délivrait un choc électrique externe dans 16% des cas. Un conseil téléphonique de Massage cardiaque externe (MCE) était donné dans 52% des cas et était réellement suivi 1 fois sur 3. Si la survie globale à J30 était de 4.9%, elle atteignait près de 24% si l'ACRE se produisait en présence du SMUR. Chez les patients vivants à J30, le témoin avait pratiqué un MCE dans 49% des cas (contre 32% chez les patients décédés, p > 0.002), et avait posé un DSA dans 33% des cas (contre 12% chez les patients décédés p > 10-4). En analyse multivariée, les trois variables significativement associées à la survie à J30 étaient : l'étiologie cardiaque de l'ACRE, le low-flow et l'âge.
Conclusion :
Au-delà de leurs caractéristiques épidémiologiques et de l'étiologie de l'ACRE, la survie des patients est fortement influencée par la réalisation d'un MCE le plus précoce possible et par la mise en place d'un DSA. Une marge de progression semble donc envisageable quand on note que 1 témoin sur 2 bénéficie d'un conseil téléphonique de MCE qui n'est effectivement réalisé que pour 36% des patients et qu'un DSA est mis en place par ces témoins pour seulement 1 patient sur 5.
Tags : arrêt cardio-respiratoire extrahospitalier massage cardiaque externe défibrillateur automatisé externe rythme choquable registre électronique des arrêts cardiaques
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