Evaluation du vécu des soignants dans les décisions de limitation et arrêt des thérapeutiques aux urgences

Diffusé le 16/10/2020

Soizic Frugier (1), Laurie Fraticelli (2, 3), Clément Claustre (4), Alexandra Peiretti (4), Bischoff Magali (2), Karim Tazarourte (5), Carlos El Khoury (6, 7), marion Douplat (8)

1. Service des Urgences, Cente Hospitalier Lyon Sud, Lyon, France
2. Réseau des Urgences de la Vallée du Rhône, CH Vienne, Vienne , France
3. EA 4129 P2S Parcours Santé Systémique- , Univ Claude Bernard Lyon 1, Lyon , France
4. Réseau des Urgences de la Vallée du Rhône, CH Vienne, Vienne, France
5. Service des Urgences, Hôpital Edouard Herriot, Lyon, France
6. Réseau des Urgences de la Vallée du Rhône, CH Vienne, vienne, France
7. EA 4129 P2S Parcours Santé Systémique- , Univ Claude Bernard Lyon 1, Lyon, France
8. Services des Urgences de Lyon sud, CHU LYON SUD, Pierre Bénite, France

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Introduction. Les décisions de limitations et d'arrêts des thérapeutiques concernent près de 80% des patients qui décèdent aux urgences et restent des décisions difficiles. Nous avons souhaité évaluer le vécu des soignants dans ces situations.
Méthode. Nous avons conduit une enquête auprès des soignants dans 10 services d'urgences. Un questionnaire anonyme a été envoyé par mail avec des questions fermées et semi-ouvertes à l'ensemble des soignants (médecins, infirmières, aides-soignants).
Résultats. Parmi les 735 soignants, 287 ont répondu (39.0%) dont 102 médecins, 143 infirmiers et 42 aides-soignants. 36,3% (102) des soignants ont déclaré être confrontés à ces situations au moins une fois par mois et 27,4% (77) au moins une fois par semaine. 13.6% (39) des soignants ont déjà reçu une formation théorique sur le sujet et cela concernait en majorité les médecins (76.9%). Concernant le processus décisionnel, les directives anticipées et la personne de confiance étaient plus souvent recherchées par les personnels médicaux que par les paramédicaux (respectivement 57.8% contre 16.1% pour les directives anticipées (p> 0.0001) et 50.0% contre 18.2% pour la personne de confiance (p> 0.0001). La réflexion collégiale impliquant au moins 2 médecins et 1 infirmier était perçue comme plus fréquente pour les médecins (57.8%) que pour les paramédicaux (47.6%). 17.7% (18) des médecins et 16.8% (24) des paramédicaux déclaraient avoir un lieu dédié à l'annonce.
Concernant leur ressenti, 31.7% (83) des soignants se déclarent plutôt mal à l'aise lors de l'annonce et 29.8% (81) dans la communication avec les proches alors que seulement 14.8% (39) étaient mal à l'aise lors du processus du décisionnel. La présence d'une procédure ne modifiait pas le vécu des soignants. Parmi les soignants non formés, 78.9% (213) des soignants expriment le besoin de formation sur ce sujet et de débriefing en équipe pour 79.1 % (205) d'entre eux. Enfin parmi les soignants qui n'avaient pas de procédure, 89.5% (102) expriment le besoin d'avoir une procédure standardisée dans ces décisions lorsqu'elle n'existe pas dans leur service.
Conclusion. Même avec une procédure standardisée, le vécu des soignants reste difficile dans les situations de communication et d'annonce. L'impact de formations spécifiques sur leur vécu reste à évaluer.
Tags : limitation vécu soignants urgences
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