Etude des violences exercées envers le personnel soignant dans un service des urgences

Diffusé le 16/10/2020

Nessrine KRICHAH (1), Elhem MCHIRGUI (2), Ahlem NABLI (3), Maha TAMEDDA (4), Rafika AYADI (5), Zeineb ABID (5), Abir ESSOUSSI (6), Nadia GHARBI (5)

1. urgences, CHU Habib Bougatfa de Bizerte, Bizerte, Tunisie
2. service des urgences, CHU de Bizerte tunisie, Ariana, Tunisie
3. service des urgences, CHU Habib BOUGATFA, Bizerte, Tunisie
4. urgences, HU Habib Bougatfa de Bizerte, bizerte, Tunisie
5. urgences, HU Habib Bougatfa de Bizerte, Bizerte, Tunisie
6. urgences, HU Habib Bougatfa de Bizerte, Bizete, Tunisie

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Introduction : La violence est un phénomène social en émergence qui envahit de plus en plus le monde de travail. Le milieu hospitalier n'échappe plus à ce phénomène, et en particulier les services des urgences. Les objectifs de notre étude étaient d'identifier la fréquence et la nature des violences au service des urgences, de décrire le profil des agressés et des agresseurs, d'étudier les facteurs favorisants et d'évaluer son retentissement sur l'état mental et physique des victimes.
Matériels et méthodes : Il s'agissait d'une étude transversale descriptive, basée sur un questionnaire préétabli, auprès de 70 personnels soignants affectés au service des urgences de l'hôpital universitaire de Bizerte. L'étude s'est déroulée entre Mars et Avril 2017.
Résultats : Le taux des réponses au questionnaire était de 100% . L'âge moyen était de 40, 5 ± 10,5 ans, il s'agissait de 36 hommes (51,4%) et de 34 femmes (48,6%). La totalité des enquêtés étaient victimes et /ou témoins de la violence dans toutes ses formes. Il s'agissait d'incivilité (91,4%), de violence verbale (97,1%) et de violence physique (41,4%). Les acteurs de violence étaient essentiellement de sexe masculin (83,8%), et qu'ils étaient dans 95,8 % des accompagnants du malade. Les principaux facteurs précipitant étaient la longueur excessive du temps d'attente avant la consultation (98,6%), la qualité de la prise en charge jugée insuffisante (65,7%). Les pics des violences survenaient le soir (34.3%), l'après-midi (31,2%) et principalement au cours des jours fériés et les weekends (p > 0,0001). Les conséquences de l'agression étaient physiques (10%) et essentiellement psychologiques (81,8%) représentées, par le sentiment d'insécurité (46, 8%), de démotivation (29,7%), d'angoisse et de panique (23,4%). La majorité de la population ont rapporté l'influence de la violence sur la qualité de la prise en charge des malades (78,5%) et ont proposé comme solutions le renforcement des mesures de sécurité (85,7%), l'amélioration de tri des malades (75,7%) et l'augmentation du nombre des personnels soignants (57,1%).
Conclusion : Les situations de violence aux urgences sont très diverses, elles génèrent souvent des conséquences lourdes tant sur le plan individuel que sur le fonctionnement collectif. C'est pourquoi il faut dénoncer la violence, intégrer sa prévention dans la conception des locaux et l'organisation du travail et envisager la mise en place de mesures sécuritaires applicables et efficaces.
Tags : urgences-violence-soignants
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