Description des passages aux urgences pour diagnostics psychiatriques chez les enfants - France

Diffusé le 16/10/2020

Cécile Forgeot (1), Christèle Gras Le Guen (2), Anne Fouillet (1), Céline Caserio-Schönemann (1)

1. Direction DATA, Santé publique France, Saint Maurice, France
2. Urgences Pédiatrique et Pédiatrie Générale, Hopital mère enfant - CHU Nantes, Nantes, France

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Introduction : Une tendance à la hausse des passages aux urgences pour diagnostics pédopsychiatriques a été mise en évidence dans la littérature internationale. L'augmentation de ces recours est également ressentie en France par les urgentistes pédiatriques et rapportée par le GFRUP (Groupe francophone de réanimation et d'urgences pédiatriques). Compte tenu des besoins spécifiques nécessaires à ce type de prise en charge, l'objectivation de cette tendance est importante afin d'alerter les autorités sanitaires et d'adapter aux mieux l'organisation des structures et des soins urgents.
Objectifs : Décrire les passages aux urgences pour diagnostics psychiatriques chez les mineurs et objectiver une éventuelle augmentation en France à partir des données du réseau Oscour®.
Méthode : En 2019, environ 660 services d'urgences transmettent quotidiennement leurs données au système de surveillance syndromique SurSaUD®. Les recours aux urgences pour troubles psychiatriques chez les enfants de 0 à 17 ans ont été repérés à partir des diagnostics médicaux (codes CIM-10 : F00-F99, X60-X84, R451 et R458). Ces passages ont été décrits sur la période de 2013 à 2018, par classes d'âges pédiatriques, sexe, hospitalisation après passages et codes diagnostics.
Résultats : Entre 2013 et 2018, 243 123 passages de mineurs, codés avec un diagnostic psychiatrique ont été enregistrés, représentant 1,5% de l'activité totale pour les 0-17 ans. La moitié des passages concerne les 15-17 ans et 27% concernent les 12-14 ans. Un tiers de ces passages est suivi d'une hospitalisation. Les diagnostics principaux en lien avec un trouble anxieux, l'alcool ou une auto-agression représentent 28%, 9% et 1% des passages respectivement.
Une hausse de 50% du nombre de passages annuel de mineurs pour motif psychiatrique est observée entre 2013 (N=32 500) et 2018 (N=49 000). La proportion de pédopsychiatrie dans l'activité totale est stable sur la période sauf chez les enfants de 12-14 ans (2,7% en 2013 vs 3,5% en 2018 soit une augmentation de 30%).
Conclusion : Depuis 5 ans, une augmentation de 50% des passages aux urgences pour motif pedopsychiatrique est observée en France qui confirme le ressenti des professionnels des urgences. Ces résultats doivent permettre d'alerter les autorités sanitaires même si cet état des lieux reste à compléter par l'analyse des déterminants et des conséquences en termes de besoins très spécifiques de prise en charge pour ces 49 000 mineurs vus annuellement aux urgences.
Tags : épidémiologie oscour RPU sursaud pédopsychiatrie pédiatrie psychiatrie
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