Intérêt et performance de l'EEG réalisé aux urgences : Etude rétrospective

Diffusé le 16/10/2020

Pierre CATOIRE (1), Jérôme AUPY (2), Renaud JACQUEMIN (3), Eric TELLIER (3), Philippe REVEL (1, 4), Xavier COMBES (5), Paulin BESSERVE (6), Cédric GIL-JARDINE (1, 4)

1. Urgences Adultes, CHU Bordeaux, Hôpital Pellegrin, BORDEAUX, France
2. Pôle de Neurosciences Cliniques - Service des Explorations Fonctionnelles du Système Nerveux, CHU Bordeaux - Hôpital Pellegrin, BORDEAUX, France
3. Urgences Adultes, CHU Bordeaux - Hôpital Pellegrin, BORDEAUX, France
4. INSERM U1219, ISPED, BORDEAUX, France
5. SAMU - SMUR, CHU Bordeaux - Hôpital Pellegrin, BORDEAUX, France
6. Urgences Adultes, CHU Bordeaux - Hôpital Pellegrin, Bordeaux, France

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Introduction : L'électroencéphalogramme (EEG) est un examen fréquemment prescrit aux urgences, bien que parfois difficilement accessible. Les motifs de demande concernent les troubles de conscience - suspicion d'état de mal (EME), encéphalopathie, en post-critique ou en bilan étiologique de malaise avec suspicion de crise convulsive. La rentabilité de cet examen n'a pas été évaluée en service d'urgence. Le but de cette étude et d'évaluer les indications des EEG prescrits et les résultats obtenus.
Matériel et méthode : Etude rétrospective de juillet 2016 à mars 2017 des EEG réalisés au Service d'Urgences Adultes d'un centre universitaire à orientation neurologique. Les éléments analysés comprennent le motif de demande, le résultat obtenu, la réalisation d'un traitement d'EME réalisé avant EEG en cas de diagnostic clinique.
Résultats : 248 examens ont été analysés. Les principales indications concernent l'exploration étiologique d'un malaise (n=37, 14,9%), l'évaluation post-critique (n=70, 28,2%), la suspicion d'état de mal larvé (n=58, 25,4%). Parmi les explorations étiologiques de malaise, l'EEG était normal dans 78,4% des cas (n=29), et retrouvait des anomalies paroxystiques dans 10,8% des cas (n=4). Parmi les suspicions d'EME non convulsivant (n=58), l'EEG était normal dans 55,2% des cas (n=32), et permettait un diagnostic dans 15,5% des cas (n=9), retrouvant un EME dans 3,4% des cas (n=2), des anomalies paroxystiques ou une encéphalopathie dans 8,6% des cas (n=5) respectivement. l'EEG était réalisé après traitement dans 13,8% des cas (n=8).
Discussion : L'intérêt de l'EEG aux urgences semble fortement conditionné par le motif de demande, mais permet d'orienter la prise en charge à la fois en contexte de malaise et de troubles de conscience. L'évaluation de la performance diagnostique de l'EEG aux urgences est limité par son accessibilité en nuit et week-end (non disponible sur ces créneaux dans notre centre). En particulier, un traitement préalable limite la pertinence diagnostique de l'EEG en contexte d'EME suspecté.
Conclusion : L'EEG aux urgences permet d'orienter la prise en charge en situation de troubles de conscience ou de malaise non expliqué suspect d'épilepsie. La possibilité de réalisation de l'EEG aux urgences immédiatement au lit du malade, éventuellement par le médecin urgentiste, pourrait permettre d'améliorer la performance diagnostique, en particulier dans les centres ne disposant pas d'un accès technique permanent à l'examen.
Tags : Electroencephalogramme EEG état de mal encéphalopathie épilepsie performance diagnostique rétrospectif
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