Réévaluation par le médecin généraliste de l'antibiothérapie probabiliste des infections urinaires initialement prises en charge aux urgences

Diffusé le 16/10/2020

MOUNA EL OMRI (1), ALINE MAUDRU (1)

1. URGENCES, CHI TOULON LA SEYNE SUR MER, TOULON, France

Attention, ce média a plus de 5 ans.


eposter


Introduction : L'antibiorésistance est un problème majeur de santé publique, favorisée par un usage inadapté des antibiotiques. La réévaluation de l'antibiothérapie à 48-72h est un outil de bon usage des antibiotiques mais elle échappe au médecin urgentiste. Les infections urinaires (IU) sont une cause fréquente de prescription d'antibiothérapie probabiliste dans les services d'accueil des urgences. Notre étude a pour objectif principal l'évaluation du taux de réévaluation par le médecin généraliste (MG) de l'antibiothérapie probabiliste des IU prises en charge aux urgences.
Matériel et méthode : Etude observationnelle prospective durant 60 jours consécutifs dans le service d'urgences d'un CHR. Tous les patients majeurs pris en charge aux urgences pour une IU ayant bénéficié d'une antibiothérapie probabiliste et d'un suivi ambulatoire ont été inclus. Les données épidémiologiques, cliniques et microbiologiques et les données de l'antibiothérapie ont été recueillies lors du passage aux urgences. Les résultats de l'ECBU étaient collectés à J3. Un appel au MG à J4-J5 recherchait la consultation de réévaluation.
Résultats : 74 patients ont été inclus dont 60 femmes, âge moyen 43 ans [18-93]. Les IU étaient réparties ainsi : 29 pyélonéphrites aiguës simples, 24 cystites aiguës simples, 13 IU masculines, 6 cystites aiguës à risque, 2 pyélonéphrites à risque. 28 patients (37,8%) présentaient des facteurs de risque de complication et 10 patients (13,5%) des facteurs de risque de BLSE. 65 ECBU ont été réalisés : 46 positifs, 2 stériles, 1 contaminé, 16 leucocyturies sans bactériurie. E. coli était principalement retrouvé (74% des cas) puis Enterococcus faecalis (6,5%) et Proteus mirabilis (6,5%) dont 15,4% de BLSE. 72 antibiothérapies probabilistes ont été prescrites : 55% de fluroquinolones (25 ciprofloxacine, 12 ofloxacine, 3 lévofloxacine), 11% de C3G (6 ceftriaxone, 2 céfixime). Le taux de réévaluation était de 10,8%. L'antibiothérapie probabiliste était par rapport aux recommandations de la SPLIF non pertinente dans 9,7% des cas et non conforme dans 52,8%.
Discussion : dans notre étude, le taux élevé d'antibiothérapie non conforme est équivalent à ceux retrouvés dans la littérature ; il traduit les difficultés de prescriptions aux urgences.
Conclusion : le faible taux de réévaluation de l'antibiothérapie probabiliste prescrite aux urgences incite à repenser le parcours de soins des patients ambulatoires notamment les patients à risque de complication.
Tags : antibiotique réévaluation infection urinaire urgences
Voir les médias du dossier/événement : Urgences 2020
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.