Etat de l'art bactériologique du sepsis induit par ligature et ponction caecale chez le rat : sont-ils adaptés à la pratique réelle du laboratoire ?

Diffusé le 16/10/2020

Prabakar VAITTINADA AYAR (1, 2), Hervé JACQUIER (3), Benjamin DENIAU (4), Feriel AZIBANI (2), Alexandre MEBAZAA (4), Alice BLET (4)

1. service d'accueil des urgences, APHP Hôpital Beaujon , Université de Paris, Clichy, France
2. UMR-S 942 , APHP Hôpital Lariboisière, Université de Paris, Paris, France
3. Laboratory of Microbiology, Department of Infectious Agents, APHP Hôpital Lariboisière, Université de Paris, paris, France
4. UMR-S 942 , APHP Hôpital Lariboisière, Université de Paris, paris, France

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Introduction : Le sepsis est la première cause de mortalité dans le monde. Les études expérimentales sont utiles pour mieux comprendre sa physiopathologie. De nouvelles recommandations sur l'expérimentation animale pour coller à la pratique clinique recommandent une antibiothérapie. Notre objectif était (i) d'identifier les études de 2018 utilisant un modèle de sepsis expérimental par ligature et ponction caecale (CLP) chez le rat et de voir leur concordance aux nouvelle recommandations concernant l'antibiothérapie ; (ii) à déterminer le profil microbiologique de nos rats avec CLP et à proposer une antibiothérapie adaptée.
Matériel et méthode : (i) Une revue de la littérature a été effectuée en utilisant les mots-clés "CLP" et "rat" sur Pubmed pour l'année 2018. Une antibiothérapie et analyse bactériologique étaient recherchées. (ii) Réalisation d'hémocultures chez des rats septiques par CLP pour analyse bactériologique
Résultats : (i) Quatre-vingt-quinze études ont été identifiées en 2018. Parmi elles, 9 (9 %) ont été exclus pour une autre signification de « CLP ». Dans 11 études (12 %), une antibiothérapie était utilisée. La céphalosporine de troisième génération (ceftriaxone) était la molécule la plus utilisée. Aucune identification bactériologique préalable n'était réalisée avant l'antibiothérapie. (ii) 16 rats avec CLP ont été inclus. Principalement Escherichia coli sp, Enterobacter cloacae sp et Enterococcus faecalis sp ont été identifiés dans les hémocultures. Toutes les bactéries présentaient un phénotype de type sauvage. En analysant les antibiogrammes, les carbapénèmes semblaient être les antibiotiques les plus adaptés à notre modèle. Néanmoins, leur utilisation chez l'animal pose un enjeu en termes de santé publique et de développement de résistance bactérienne. Les concentrations minimales inhibitrices identifiaient le cotrimoxazole et la lévofloxacine comme de possible alternatives.
Conclusions : L'antibiothérapie n'était pas utilisée en routine en 2018 dans le traitement du modèle de CLP. Il serait intéressant de refaire cette étude à distance, afin de voir l'impact des dernières recommandations. Enfin, le choix de l'antibiothérapie doit être adapté aux bactéries identifiées et tenir compte du bon usage des antibiotiques et de leur impact environnemental.
Tags : sepsis expérimentation animale antibiothérapie
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