Analyse rétrospective d'une cohorte de patients atteints de myocardite aiguë ayant consulté aux urgences.

Diffusé le 16/10/2020

Mohamed KHEMILI (1), Abigael DEBIT (2), Christophe CHOQUET (2), Phalla OU (3), Enrique CASALINO (2), Aiham GHAZALI (2), Thomas PAVLOVSKY (4)

1. Réanimation médicale , Grand Hôpital de l'Est Francilien site de Marne-la-Vallée, Paris, France
2. Service d'accueil des urgences, Hôpital Bichat, Paris, France
3. Radiologie, Hôpital Bichat, Paris, France
4. Service d'accueil des urgences, Hôpital Bichat , Paris, France

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Introduction : La myocardite est une pathologie rare mais sous diagnostiquée. La présentation clinique est protéiforme, et le diagnostic est souvent établi à l'issue d'une certaine errance diagnostique. L'objectif de notre étude est de préciser les caractéristiques cliniques, biologiques et électrocardiographiques des patients ayant consulté aux Urgences, chez qui une myocardite aiguë a été diagnostiquée sur l'IRM.
Matériels et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective descriptive, multicentrique menée entre 2010 et 2017. Après analyse des dossiers de 220 patients ayant bénéficié d'une IRM myocardique pour suspicion de myocardite, nous avons inclus 73 patients ayant consulté aux urgences et analysé leurs caractéristiques cliniques, biologiques et électrocardiographiques au moment de leur prise en charge initiale, ainsi que le devenir de ces patients après leur prise en charge aux urgences.
Résultats : Les patients inclus étaient au nombre de 73. Il s'agissait majoritairement d'hommes à 72,6% et plutôt jeunes (âge médian de 35 ans). 84,9% d'entre eux s'étaient présenté aux urgences avec une douleur thoracique. L'ECG montrait des troubles de la repolarisation dans 59,1% des cas. La troponine était élevée dans 93,4% des cas. Un diagnostic de myocardite n'a été posé que dans 58,9% des cas après sollicitation d'un avis cardiologique, alors que dans 25% des cas, un diagnostic de syndrome coronaire était retenu. 75% des patients ont été hospitalisés en cardiologie, 5,6% en réanimation, 5,6% sont retournés au domicile.
Conclusion : Les signes cliniques, biologiques et électrocardiographiques retrouvés dans notre population sont très variés mais peuvent correspondre à un tableau de syndrome coronarien aigu. On notera cependant que le terrain est différent avec des patients plutôt jeunes. L'effectif étudié ne permet pas d'établir un score diagnostique, notamment en l'absence de population de référence. Il serait souhaitable de multiplier d'autres études afin de recueillir un plus grand nombre de données cliniques, biologiques et électrocardiographiques spécifiques aux myocardites.
Tags : Myocardites urgence
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