Gestion de la douleur lors de la réduction d'une fracture du radius distal aux urgences : etude observationnelle

Diffusé le 16/10/2020

Marion Fonteneau (1), Mathilde Monpierre (2), Emmanuel Guedj (1), Fabienne Lassalle (1), Aude Legouhinec (1), Elodie Vandeville (1), Jean-francois Vigneau (1), Mustapha Sebbane (1)

1. Département de Médecine d'urgence, CHU Montpellier, Montpellier, France
2. Département de Médecine d'urgence, CHU Montpellier, montpellier, France

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Introduction : L'objectif de l'étude est d'étudier les différentes techniques de prise en charge de la douleur lors d'une réduction de fracture de l'extrémité distale du radius (EDR) aux urgences et de comparer leur efficacité.

Méthode : étude observationnelle rétrospective menée aux urgences d'un CHU. Les dossiers médicaux informatisés des patients ayant consulté pour la prise en charge d'une fracture du poignet entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018 ont été revus. Les patients de plus de 18 ans avec une fracture fermée et déplacée de l'extrémité distale du radius et nécessitant une réduction aux urgences ont été inclus. Le critère d'évaluation principal était l'amélioration de la douleur après le geste, mesurée sur une échelle numérique (EN) de 1 à 10. Une amélioration de la douleur de 3 points sur l'EN était considérée comme cliniquement efficace. L'analyse a été faite pour chaque type de procédure de prise en charge (et après test de normalité Shapiro Wilk). Une analyse comparative a été réalisée pour les procédures efficaces sur la douleur (?EN avant - après réduction ? 3).

Résultats : Nous avons analysé 70 dossiers de patients ayant bénéficié d'une réduction de fracture de l'EDR, dont 42,9% (n=30) d'hommes et 57,1% (n=40) de femmes, d'âge moyen 54,8 ± 22,1 ans [min 18-max 91]. Six procédures de prise en charge de la douleur ont été utilisées. 17,1% (n=12) des patients ont bénéficié de MEOPA seul, 14,3% (n=10) de MEOPA associé à une titration de Morphine IV, 18,6 % (n=13) de MEOPA associé à une sédation analgésie procédurale (SAP) par Morphine/Midazolam/Kétamine, 15,7% (n=11) de MEOPA associé à une anesthésie intrafocale (AIF), 20 % (n=14) d'une SAP par Morphine/Midazolam/Kétamine et 14,3 % (n=10) d'une SAP par Kétamine/Propofol. Quatre procédures étaient efficaces en terme de réduction de la douleur : MEOPA associé à une SAP (sédation analgésie procédurale) par Morphine/Midazolam/Kétamine (?EN: 4,5 [95%CI : 3,1-5,9], p > 0.001), MEOPA associé à l'AIF (?EN: 4,5 [95%CI : 3,2-5,9] p > 0.001), SAP par Morphine/Midazolam/Kétamine (?EN: 4,1 [2.9 -5,3] p > 0.001) et SAP par Kétamine/Propofol (?EN : 4,2 [95%CI : 2,1-6,1 p > 0.001). Nous n'avons pas retrouvé de différence significative entre ces 4 procédures en terme d'amélioration de la douleur (p=0.951).

Conclusion : Nos résultats ne mettent pas en évidence de différence d'efficacité des procédures de gestion de la douleur lors d'une réduction de fracture de l'EDR.
Tags : douleur sedation analgésie procédurale fracture de lextrémité distale du radius
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