Analyse des transferts des urgences pédiatriques en réanimation (déchoquages exclus) sur la période 2014-2018

Diffusé le 16/10/2020

Aliénor Besson (1), Isabelle Claudet (2, 3), Sophie Breinig (4)

1. Service d'urgence, Centre hospitalier de Bigorre-Tarbes, Tarbes, France
2. Urgences pédiatriques, Hôpital des Enfants-CHU Toulouse, Toulouse, France
3. UMR 1027, Inserm, Université Paul Sabatier, UPS, Toulouse, France
4. Réanimation pédiatrique, CHU Toulouse, Toulouse, France

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Dans un contexte de fréquentation de plus en plus importante des urgences pédiatriques avec nécessité d'un triage efficace dès l'arrivée et en l'absence de publication sur le sujet, il nous a paru important d'étudier la population d'enfants transférés depuis les urgences pédiatriques en réanimation sans passer par le déchoquage.
Objectif : analyser les caractéristiques démographiques et médicales des patients pédiatriques transférés depuis les Urgences pédiatriques en Réanimation sans avoir été préalablement installés en salle d'accueil des urgences vitales (SAUV).
Les objectifs secondaires étaient de comparer les étiologies de transferts rapides (>2h) et secondaires, d'analyser dans les transferts secondaires l'existence éventuelle de signes précurseurs d'une aggravation (PEWS).
Matériels et Méthodes : il s'agissait d'une étude rétrospective monocentrique, sur une période de cinq ans.
Résultats : 70 enfants ont été inclus, (71% âge inférieur à 1 an), le sexe ratio était de 1,2 (38 garçons). Treize cas avaient été régulés par le SAMU, un transport médicalisé déclenché pour trois patients. Le motif principal était une dyspnée dans 48 cas avec un pic de transfert en réanimation (31%) au mois de décembre. Le temps de prise en charge aux urgences avant le transfert en réanimation était de 6h44 (extrêmes 1h10 à 17h49, médiane 6h07). Soixante-quatre patients (91%) avaient un score de CCMU à 3 ou 4, et 36 d'entre eux (51%) présentaient une défaillance d'organe à l'admission aux urgences, dont deux tiers étaient respiratoires ; 83% étaient monodéfaillants. Sept de ces enfants ont présenté une aggravation brutale, entre 30 minutes et 4h suivant leur admission. S'il n'y avait pas de défaillance d'organe à l'admission (34/70, 48%), 8 patients s'aggravaient brutalement dans un délai de 1h40 à 7h. En général, les filles se dégradaient plus brutalement que les garçons (57.1% vs 42.9%, p=0,04, OR 3.1(1.03-9.3)). A l'admission en réanimation, 54% des enfants avaient un score de PIM 2 à moins de 1% de risque de mortalité. Il s'agissait essentiellement des causes respiratoires.
Conclusion : Aucun facteur prédictif de dégradation n'a été manqué, les dégradations respiratoires sont significativement plus progressives. Les patients graves ont été décelés rapidement et aucun patient n'est décédé aux urgences ou en réanimation.


Tags : urgences vitales pédiatrie réanimation transfert
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