Profil et prise en charge de 5,5 millions d'enfants admis dans les services d'urgence en 2018.

Introduction : D'après la Statistique Annuelle des Etablissements de santé (SAE), la France dispose de 709 services d'urgence (SU) dont 89 SU pédiatriques (SUP). En 2018, les passages pédiatriques représentaient 25,8% de l'ensemble des passages. L'objectif était de décrire les passages pédiatriques dans les SUP et SU polyvalents à partir des Résumés de Passages aux Urgences (RPU).
Matériel et méthodes : Etude rétrospective, multicentrique et observationnelle basée sur les RPU des patients âgés de moins de 18 ans, transmis en 2018.
Résultats : Sur les 20 330 805 passages inclus, 5 474 650 (27 %) concernaient les moins de 18 ans (de 21% à 30% selon les régions). Entre 2017 et 2018, le nombre de passages pédiatriques a augmenté de 0,1%. Le sex-ratio était de 1,18 et la répartition selon l'âge était : > 1 an :12% ; 1-5 ans : 30% ; 5-10 ans : 21% ; 10-15 ans : 22% et 15-18 ans : 14%. La majorité (92%) arrivaient par leurs propres moyens, les ambulance/VSAV représentaient 7% et le Smur 0,4%. Les arrivées avaient lieu dans 28% des cas entre 20h et 8h, dans 47% lors de la période de permanence des soins et dans 29% des cas le week-end. La durée de passage était inférieure à 4 h dans 81% des cas, moins souvent en cas d'hospitalisation (64% vs 84% si retour à domicile). Le diagnostic de sortie était médico-chirurgical dans 56% des cas, traumatologique (38%), psychiatrique (2%) et toxicologique (1%). Après leur passage, 10% des enfants étaient hospitalisés sur place, 1% étaient transférés et 89% rentraient à leur domicile. La Classification Clinique des Malades aux Urgences (CCMU) 1 représentait 28% des passages et les CCMU 4 et 5, moins de 1% des patients. Comparée à la population générale, la population pédiatrique avait plus souvent une durée de passage > 4h (81% vs 64%) et était moins souvent suivie d'hospitalisation (11% vs 21%).
Discussion : Nous notons une progression des RPU inclus, représentant 96 % de l'ensemble des passages de 2018 (SAE). Une limite de l'étude est la non-exhaustivité de tous les paramètres analysés dans les RPU (exhaustivité allant de 74 à 100% selon les items). Par ailleurs, le format actuel du RPU manque d'éléments importants comme les circonstances du recours aux urgences (accident de la vie courante ? de la circulation ? problème social ?). Une nouvelle version du RPU permettrait une analyse plus fine des passages et filières spécifiques.
Conclusion : Les urgences pédiatriques ont un profil différent de celui de la population générale.