Incidence des intoxications médicamenteuses volontaires aux urgences : étude rétrospective sur 8 ans

Diffusé le 16/10/2020

Charlotte Fraygefond (1), Emmanuel Montassier (2), Eric Batard (2), Philippe Le Conte (3)

1. service des urgences, CHD La Roche sur Yon, La Roche sur Yon, France
2. Urgences, Hôtel Dieu, Nantes, France
3. Urgences, CHU Nantes, Nantes, France

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Introduction : Chaque année en France on recense 200 000 tentatives de suicide dont 80 % par intoxication médicamenteuse volontaire (IMV). La majorité d'entre elles est admise aux urgences générales pour surveillance somatique avant évaluation psychiatrique. Le but de ce travail était d'étudier l'évolution de l'incidence des hospitalisations pour IMV à partir des urgences adultes (SAU) et réanimation dans un CHU entre 2010 et 2017.
Matériel et méthode : Notre étude était observationnelle, rétrospective et monocentrique. Les données ont été extraites à partir du PMSI-MCO. La population était composée des patients adultes hospitalisés pour IMV à partir du SAU adulte et en réanimation. L'objectif principal était d'étudier les critères démographiques de la population totale ainsi que des patients de réanimation. Les données continues ont été comparées par un test t de Student, les non-continues par un Chi2.
Résultats : 7986 hospitalisations ont été répertoriées de 2010 à 2017 dans le secteur MCO dont 977 (12 %) en soins intensifs. Le nombre de patients par an a diminué de moitié entre 2010 et 2017, 1220 vs 600, respectivement, p > 10-4 et en réanimation, 185 vs 80 respectivement, p > 10-3. Il y avait 61 % de femmes sur l'effectif total contre 53 % en service de soins intensifs, p > 10-3. L'âge moyen des patients était de 45±1 ans. La moyenne des durées de séjour en MCO était de 2,6 ± 5,2 j, médiane 1 jour, 74 % des patients étaient hospitalisés à l'UHCD. Suite à l'hospitalisation, 73 % des patients rentraient à domicile, 26 % étaient transférés en psychiatrie.
Discussion : Le résultat principal de l'étude est la diminution du nombre d'hospitalisations pour IMV de plus de 50 % en 8 ans. D'autres études semblent montrer la même tendance. Par ailleurs le reste de nos résultats est comparable à d'autres études françaises et européennes. Ce travail analyse des données une longue période de temps avec un effectif conséquent de patients. Mais c'est une étude rétrospective avec un biais de sélection dépendant du codage des dossiers médicaux.
Conclusion : On observe une diminution annuelle du nombre d'hospitalisations pour IMV avec des caractéristiques démographiques et des durées de séjour stables. Nos résultats sont à interpréter en fonction des biais inhérents au choix de la méthodologie.
Tags : intoxication médicamenteuse toxicologie suicide
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