Communiqués de Presse

La Société Française de Médecine d’Urgence (SFMU), SAMU-Urgences de France (SUdF), le Conseil National des Universités de Médecine d’Urgence (CNU), le Collège National Professionnel de Médecine d’Urgence (CFMU) et le Conseil National des Universitaires de Médecine d’Urgence (CNUMU) ont appris avec stupéfaction la décision prise par la faculté du Caen de supprimer les agréments pour tous les DES pour le stage aux urgences du CHU de Caen pour 6 mois ainsi que l’accès au stage pour les étudiants du 2ème cycle des études médicales. La pression des syndicats des internes pour obtenir cette décision, si elle peut se comprendre, ne s’accompagne malheureusement d’aucune solution pour l’avenir qui semble ainsi fortement compromis.

C’est une décision sans précédent qui vient aggraver la situation des urgences de Caen, déjà confrontées à une pénurie majeure de personnel médical depuis deux ans, et qui obère significativement les possibilités de sortie de crise.

La politique de tolérance de l’ARS vis-à-vis des postes de praticiens cliniciens, mis en place dans les CH périphériques alors qu’ils étaient absents au CHU, a participé à la fuite d’un certain nombre de praticiens. L’insuffisance de participation des structures privées à l’hospitalisation de patients urgents a participé à l’encombrement des urgences du CHU par un nombre croissant de patients sur des lits brancards, dont on connait pourtant le lien avéré avec une surmortalité

Les difficultés des urgences du CHU de Caen ne sont malheureusement pas isolées et les SU à gros volume d’activité et a fortiori ceux des CHU connaissent actuellement des tensions sans précédent sur les ressources médicales.

L’augmentation d’activité, les difficultés croissantes sur l’aval des urgences, l’absence d’organisation des soins non programmés qui finissent aux urgences et le développement insuffisant des SAS sont autant de raisons qui ne motivent plus les jeunes générations à rester dans ces grosses structures et font partir les plus anciens.

A cela s’ajoute un nombre insuffisant de jeunes médecins urgentistes formés chaque année qui ne compense pas les besoins sur les territoires et conduit à une inflation du temps additionnel et du nombre de nuits et de week-end travaillés, voire à la fermeture de structures de médecine d’urgence.

Malgré ces difficultés, les urgentistes continuent à assurer leur mission de formation et d’encadrement des étudiants du 2ème et 3ème cycles avec conviction comme c’était le cas à Caen jusqu’à présent.

La Société Française de Médecine d’Urgence, SAMU-Urgences de France, le Conseil National des Universités de Médecine d’Urgence, le Collège National Professionnel de Médecine d’Urgence et le Conseil National des Universitaires de Médecine d’Urgence apportent tout leur soutien aux équipes des urgences de Caen et espèrent qu’une issue favorable va être rapidement trouvée pour assurer les soins urgents aux patients du Calvados et que les étudiants pourront être accueillis prochainement à nouveau.

Ils espèrent que l’exemple de Caen permettra une prise de conscience, par les pouvoirs publics, des difficultés que rencontrent actuellement les structures des urgences sur notre territoire.

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