Organophosphorés : Conduite à tenir
Mesures de secourisme sur place
- Libération des voies aériennes supérieures,
oxygénation et ventilation assistée
- Décontamination
cutanée et oculaire
(en portant des gants)
- Oter les vêtements
- Laver la peau (eau + savon + alcool), les cheveux
- Laver les yeux : lavage prolongé à l'eau
Moyens médicalisés
- Evacuation par SMUR
- Atropine (s'oppose
aux effets muscariniques des organophosphorés) : 1 à
4 mg en IV toutes les 10 à 15 minutes, toujours après
oxygénation +++, jusqu'à l'obtention de signes
d'atropinisation (tarissement
de la bronchorrhée, augmentation de la fréquence
cardiaque)
- L'intoxication est caractérisée par sa grande
résistance à l'atropine : des doses importantes
peuvent être nécessaires
- L'atropinisation est à maintenir 24 heures
- Les besoins moyens en atropine peuvent être de plusieurs
dizaines de milligrammes, le 1er jour
- Traitement symptomatique
- L'intérêt du lavage
gastrique n'a pas été démontré.
Il ne doit pas être systématique. Il doit être
discuté au cas par cas en fonction de la quantité
de toxique(s) ingéré(s), des effets toxiques attendus
et du délai écoulé depuis l'ingestion.
- L'intérêt clinique du charbon
activé n'a pas été formellement démontré.
Son administration en dose unique (50 g pour les adultes, 1 g/Kg
pour les enfants) doit être précoce, au mieux dans
l'heure qui suit l'ingestion.
- En cas de tableau neuro-respiratoire grave, utilisation de
la pralidoxime : réactive
les cholinestérases avant leur dénaturation
L'utilisation des produits suivants est déconseillée
Adrénaline, théophylline, phénothiazines,
barbituriques, morphine, curares dépolarisants (suxaméthonium).
Evolution
- L'amélioration, lors d'une intoxication grave, peut
demander une dizaine de jours
- La possibilité d'une aggravation secondaire justifie
- Un maintien prolongé de l'intubation
- Une surveillance de 24 à 48 heures, en Soins Intensifs,
après l'amélioration (risque d'apparition de troubles
du rythme)
- Un "syndrome intermédiaire" peut apparaître
1 à 4 jours après les premiers signes d'intoxication
:
- Sa physiopathologie est inconnue
- Il se traduit par une atteinte des muscles respiratoires,
de la ceinture scapulaire et du cou
- Il ne répond ni à l'atropine ni à la
pralidoxime ; nécessité de ventilation assistée
- Sa résolution demande 1 à 2 semaines
- Séquelles possibles à type
- De polyneuropathies (à prédominance motrice
avec atteintes distales) 2 à 4 semaines après l'intoxication
- De troubles psychiques
Ecran principal
Notions générales Eléments diagnostiques
Réalisé sous la direction
du Pr Vincent Danel, Université Grenoble Alpes
Dernière révision : Décembre 2019