Utilisation et interprétation des dosages de troponines cardiaques ultrasensibles dans la vraie vie : étude ACETROPH

Diffusé le 16/10/2020

BIANCA MEDZECH (1), MARIE FEUGAS (1), ADELINE GUITTET (1), FANNY LE MEE (1), KATIA MOUGIN-DAMOUR (2), REMI GIRERD (2), ALEXIS GUERIN-DUBOURG (3), MAXIME COURNOT (1, 4)

1. Cardiologie, Centre Hospitalier Ouest Réunion, SAINT PAUL, France
2. Urgences, Centre Hospitalier Ouest Réunion, SAINT PAUL, France
3. Biologie Médicale, Centre Hospitalier Ouest Réunion, SAINT PAUL, France
4. DETROI, Inserm U1188, SAINTE CLOTILDE, France

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Introduction : Les implications pratiques des élévations de troponines cardiaques ultrasensibles (Tnc) ont été peu étudiées en dehors de l'urgence coronaire et de la suspicion de SCA. L'objectif de notre étude était de décrire les conditions et les motifs de dosages de Tnc dans la pratique quotidienne d'un hôpital, d'en décrire les résultats, la valeur diagnostique et leur impact sur la prise en charge.
Matériel et méthodes : Nous avons réalisé un registre rétrospectif incluant tout patient ayant eu au moins un dosage de Tnc I, quel qu'en soit le motif, au Centre Hospitalier Ouest Réunion, sur deux périodes de 15 jours. Les caractéristiques du dosage et des patients, les motifs de dosage, les diagnostics finaux et le devenir et la prise en charge du patient ont été étudiés. Tous les ECG ont bénéficié d'une deuxième interprétation. L'élévation de Tnc I était définie par un dosage > 15,6ng/L pour les femmes et 34,2 ng/L pour les hommes. Les étiologies des élévations ont été classées selon la quatrième définition universelle de l'infarctus du myocarde (IDM).
Résultats : 508 patients ont été inclus (dont 120 avec au moins deux dosages). Le diagnostic final était non cardiaque dans 61% des cas. Au total 22,4% présentaient une Tnc élevée.Ces élévations correspondaient à17% d'IDM de type 1 (rupture de plaque), 10% de type 2 (ischémie fonctionnelle) et 73% à du dommage myocardique (DM)(absence d'ischémie). Parmi les dosages réalisés pour un motif correspondant à une probabilité clinique faible de SCA (33%), un quart avaient une troponine élevée mais aucun diagnostic d'IDM n'a été retenu au final. Les IDM de type 1 étaient globalement traités selon les recommandations. Les IDM de type 2 et les DM ne bénéficiaient que rarement d'un traitement médicamenteux spécifique, et bénéficiaient d'un suivi cardiologique ultérieur respectivement dans 60% et 24%. Les IDM de type 2 bénéficiaient plus souvent d'un avis spécialisé d'orientation avec échocardiographie. Enfin, dans plus de 20% des cas, l'élévation de Tnc ne conduisait à aucune modification de prise en charge.
Conclusion : La plupart des élévations de cTn étaient faibles et correspondaient à un DM. Elles n'entraînaient pas de prise en charge cardiologique spécifique et étaient associées à un recours plus important aux explorations non invasives. Des études prospectives sont nécessaires afin d'aider les cliniciens à optimiser la prise en charge des patients présentant une élévation de Tnc mais finalement pas d'IDM.
Tags : Troponine infarctus du myocarde dommage myocardique valeur diagnostique prise en charge registre épidémiologie
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