Choix de la voie intra-osseuse dans l'arrêt cardiaque et conséquences. Etude VIOAC

Introduction
La voie intra-osseuse (VIO) s'est progressivement imposée dans l'abord veineux de l'arrêt cardiaque (AC).
Objectif
Etudier les conditions du recours à la VIO dans la réanimation médicalisée de l'AC préhospitalier et ses conséquences.
Méthode
Données départementales du registre national RéAC (registre électronique des AC).
Inclusion : tout patient avec un AC préhospitalier sans limite d'âge, de janvier 2013 à juillet 2019.
Paramètres étudiés : âge, sexe, AC traumatique ou non, voie d'abord utilisée, délai d'injection d'adrénaline (de l'arrivée de l'équipe médicale à la première injection), dose d'adrénaline injectée, évolution : reprise d'activité cardiaque spontanée, hospitalisation, survie.
Critères de jugement principal et secondaire : taux de recours à la VIO et délai d'injection d'adrénaline.
Résultats
Sur 5.566 AC préhospitaliers inclus, 3.057 (55%) AC réanimés ont été analysés. La voie d'abord était intra-veineuse dans 2.458 (80%) cas, IO dans 563 (18%) cas, centrale ou autre dans 36 (2%) cas.
Le recours à la VIO a augmenté dans le temps de façon linéaire (R2=0,82) : de 7% des voies d'abord en 2013 et 23% en 2019.
Le délai d'injection de la première dose d'adrénaline était significativement allongé dans le groupe VIO (6 vs 5 min). Détails dans le tableau.
Conclusion
Le recours à la VIO représentait 18% des abords veineux des AC. L'administration retardée d'adrénaline suggère que la VIO est utilisée en seconde intention. La stratégie du recours à la VIO est à établir.