Bilan d'activité d'un SMUR côtier héliporté saisonnier

Diffusé le 16/10/2020

Mathieu DAVID (1), Simon CORCOSTEGUI (2), Sandrine SALLE (3), Jean FABRE (4)

1. 5e AMS / 1er CSS, SERVICE DE SANTE DES ARMEE, GUJAN MESTRAS, France
2. 1er AMS / 1er CSS, SERVICE DE SANTE DES ARMEE, SATORY, France
3. , SERVICE DE SANTE DES ARMEE, DAX, France
4. SAMU, CENTRE HOSPITALIER DAX, DAX, France

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Introduction : Chaque été, un détachement aérien de la Gendarmerie est pré positionné à Mimizan (Landes). Il accomplit des missions de secours à personne et d'aide médicale urgente le long du littoral. Son équipage se compose d'un pilote, d'un mécanicien, d'un plongeur sauveteur et d'un médecin du SAMU 40. L'objectif de l'étude était de réaliser un état des lieux de ses interventions.
Matériels et Méthodes : Étude épidémiologique rétrospective réalisée entre 2017 et 2019 à partir du cahier d'ordre recensant l'ensemble des interventions et complétée par les fiches d'intervention du SAMU 40. Les motifs de déclenchement, les délais d'intervention et les bilans médicaux ont été recueillis.
Résultats : Ce sont 209 interventions qui ont été réalisées durant 177 jours. Le motif de départ était principalement de la traumatologie (54,5%) suivi du secours à nageur en difficulté (27,3%), des noyades (11%), des motifs médicaux (6,7%) et un transfert inter hospitalier (0,5%). L'âge moyen des patients était de 29,7 ans [3-76] (n=159), principalement des hommes (67,2% ; n=186). Le temps d'arrivée était en moyenne de 14,9 minutes [2-67] et la durée moyenne d'intervention de 38,5 minutes [9-201]. Après bilan médical sur intervention, ce sont les luxations d'épaule (28,7%) et les noyades (19%) qui prédominaient. Parmi ces dernières, on recensait 67,5% stade 1, 15% stade 2, 10% stade 3 et 7,5% stade 4. L'équipe héliportée a réalisé 60 réductions d'épaule, 38 treuillages de victimes et constaté 3 décès. Les patients ont été laissés sur place après les soins dans 77.5% des cas et 21% évacués vers une structure hospitalière, 52,3% par voie routière et 47,7% héliportés.
Discussion : Notre étude illustre l'activité originale d'un SMUR côtier héliporté. En dix ans, le volume d'intervention et le nombre de noyades ont diminué. La traumatologie et les pathologies circonstancielles liées à la baignade prédominent toujours, imposant la mise en place de protocoles locaux afin d'optimiser la prise en charge et limiter le recours aux urgences hospitalières de secteur. Les caractéristiques du vecteur jouent sur le matériel emporté et l'autonomie du médecin. Le pré positionnement d'un vecteur héliporté permet de gagner en rapidité dans la prise en charge des noyés, facteur clé de bon pronostic.
Conclusion : Les difficultés d'accès au littoral landais et l'essor de sa population durant l'été conduisent à adapter l'organisation du SAMU 40 afin de répondre aux spécificités médicales saisonnières.
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